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Bésigue
ou Bésy, jeu de cartes qui se
joue ordinairement à deux personnes. Avec un jeu de 32 cartes, la
partie se termine en 500 points; avec deux ou trois jeux, on la fait en
1200 ou 1500 points. Chaque joueur reçoit alternativement 8 cartes,
distribuées, deux par deux; puis celui qui donne tourne une carte
indiquant l'atout. Si la retourne est un sept, le donneur marque 10 points;
si c'est une autre carte, le joueur qui a le sept de même couleur
peut la prendre, et marque 10. Deux sept d'atout valent ensemble 20. Si
l'on convient de ne pas retourner de carte, c'est le premier mariage compté
qui donnera la couleur de l'atout. L'ordre et la valeur des cartes sont
réglés de la manière suivante : l'as vaut 11, le dix
10, le roi 4, la dame 3, et le valet 9. Les neuf, huit et sept peuvent
servir à faire des levées, mais ne font pas compter de points.
Toutes les levées réunies, en comptant seulement les cartes
marquantes, font un total de 120 points dans le jeu simple, de 240 dans
le jeu double, etc.
Le talent du joueur consiste à former
des groupes de cartes qui donnent beaucoup de points : la quinte majeure
en atout vaut 500, les autres quintes majeures 250, les quatre as 100,
les quatre rois 80, les quatre dames 60, les quatre valets 40; le bésigue,
qui est la réunion du valet de carreau et de la dame de pique, vaut
40, et, s'il est double, 500; le mariage, c'est-à-dire un roi et
une dame de même couleur, vaut 40 en atout et 20 dans les autres
couleurs; enfin la dernière levée vaut 10.
Le joueur doit s'appliquer à se
défaire des basses cartes, et à ne prendre qu'avec celles
qui peuvent compter. Après chaque levée, les joueurs prennent
une carte au talon. On ne peut compter de points qu'après avoir
fait la levée et avant de prendre une carte, au talon. Quand on
a compté un mariage, il ne peut former, avec des cartes relevées
postérieurement, les éléments d'une quinte majeure.
On ne peut montrer et compter aucun groupe que séparément.
On ne peut, en jouant, examiner les levées déjà faites.
Tant qu'il y a des cartes à prendre au talon, on peut renoncer ou
couper avec de l'atout, bien qu'on ait en main de la couleur demandée;
quand il n'y a plus de cartes à relever, on est tenu de forcer en
couleur ou de couper avec de l'atout, et on ne peut plus compter ses points.
Lorsqu'un des joueurs a atteint 400 points, ou lorsqu'il y arrive en retournant
un sept, il compte ses levées à mesure qu'il les fait. S'il
atteint 500 avant que le coup soit terminé, la partie est terminée.
Quand, à la fin du coup, les deux joueurs sont arrivés à
500 ou plus, celui qui a le plus de points gagne; s'il y avait égalité,
celui qui aurait fait la dernière levée gagnerait la partie.
On peut jouer le bésigue à
trois, en prenant trois jeux de cartes. Ce sont les mêmes règles
que pour la partie à deux. De plus, trois dames de pique et trois
valets de carreau réunis valent 1500 points. Dans le bésigue
à quatre, les joueurs jouent deux contre deux; les points des deux
associés se cumulent.
Le bésigue a été apporté
de la province à Paris. On le connaît,
sous le nom de besit, dans la Saintonge,
l'Angoumois et le Poitou.
(B.). |
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