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Le
Macina (Massina), est une région historique et géographique
située dans le centre du Mali,
principalement dans le delta intérieur du fleuve Niger.
C'est une zone inondée saisonnièrement, propice à l'agriculture et Ã
l'élevage. Le Macina est surtout connu pour avoir été le coeur de l'Empire
peul du Macina, un État théocratique fondé au début du XIXe
siècle par le chef religieux peul Sékou Amadou.
Sekou Amadou a établi
cet empire en 1818 après avoir conduit une révolte contre les dirigeants
locaux, qu'il considérait comme impies. En appelant à l'islam, il a fondé
un État théocratique basé sur la charia, avec sa capitale Ã
Hamdallaye (près de l'actuelle ville de Mopti). L'Empire du Macina contrôlait
une grande partie du delta intérieur du Niger et jouait un rôle important
dans le commerce transsaharien. Le Macina était structuré autour d'une
confédération de communautés peules, organisées selon des principes
religieux stricts. L'agriculture irriguée, l'élevage bovin, et le commerce
étaient les activités économiques principales. L'Empire du Macina
a été conquis en 1862 par l'empire toucouleur d'El Hadj Omar Tall.
Malgré sa fin en tant qu'État indépendant, le Macina a laissé une
influence durable sur la culture peule et l'islam en Afrique de l'Ouest.
Aujourd'hui, la
région du Macina est toujours un centre vital pour l'agriculture et
l'élevage au Mali. Mais elle fait face à des défis liés à l'accès
aux ressources, aux conflits interethniques et à l'insécurité, exacerbés
par la présence de groupes armés, és au djihadisme, notamment dans le
cadre du Front de libération du Macina, actif dans la région ces dernières
années. Les tensions autour de l'usage des terres entre agriculteurs
sédentaires et éleveurs nomades persistent, alimentant parfois des conflits.
Les principales
populations du Macina
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Les
Peuls, également appelés Fulani, sont
le groupe ethnique majoritaire dans le Macina. Ils sont historiquement
liés à cette région en raison de leur mode de vie pastoral et de leur
rôle dans l'histoire de l'empire théocratique du Macina au XIXe
siècle. Traditionnellement éleveurs nomades, les Peuls du Macina sont
aujourd'hui souvent semi-nomades ou sédentaires, combinant l'élevage
de bovins avec l'agriculture. Leur culture met en avant des valeurs comme
l'honneur, la dignité et la solidarité.
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Les
Bozo, parfois appelés les maîtres du fleuve, sont un groupe
ethnique riverain vivant le long du Niger et de ses affluents et suivent
un mode de vie sédentaire. Ils sont spécialisés dans la pêche, qui
est leur activité principale depuis des siècles. Leur culture est fortement
liée à l'eau et aux cycles du fleuve, avec des croyances animistes
encore présentes, bien que beaucoup soient musulmans. |
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Les Bambara sont principalement des agriculteurs qui cultivent des
céréales comme le mil et le sorgho. Ils sont un groupe ethnique important
dans le delta intérieur du Niger, coexistant avec les Peuls. Les Bambara
ont une riche culture qui se manifeste à travers leurs rituels, leurs
chants et leur langue. Bien qu'ils partagent la région avec les Peuls,
leurs modes de vie et leurs traditions sont distincts.
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Les Soninké sont présents dans certaines parties du Macina, où
ils se consacrent à l'agriculture, notamment la culture du mil, ainsi
qu'au commerce. Ce groupe est historiquement lié aux anciens empires
ouest-africains comme l'empire du Ghana.
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Les Marka (ou Sarakolé) sont un sous-groupe des Soninké et sont
principalement des commerçants et des agriculteurs. Ils se sont largement
intégrés dans les sociétés locales tout en conservant des pratiques
culturelles spécifiques. |
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