| Orsel (A.-J.-Victor), né à Oullins en 1795, d'une famille lyonnaise, fut à l'école de dessin de Lyon l'élève de Révoil, dont il devint, en 1814, le suppléant pour dix-huit mois comme chef de cette école. Il étudia ensuite à Paris sous Guérin, et suivit à Rome, avec son ami Périn, ce nouveau maître, nommé directeur de l'Ecole française. La liaison qu'il contracta à Rome avec Overbeck fortifia le sentiment chrétien qui respirait déjà si vivement dans ses compositions. Son tableau du Bien et du Mal, qui figura à l'exposition en 1833, révéla son talent sous sa l'orme propre, et il fut chargé de décorer une chapelle de l'église de Notre-Dame de Lorette à Paris. Il a mis dans l'exécution de cette oeuvre, commencée en 1836, toute son âme et toute sa science. Il a merveilleusement réussi à y offrir aux yeux le sens et la saveur des litanies de la Vierge. « Ce qu'on éprouve à la vue de cette peinture, a très bien dit Ch. Lenormant, dans une excellente étude consacrée à Orsel, ressemble à l'émotion qui nous saisit lorsque, entrant dans la chapelle d'une communauté, nous en-tendons la voix douce et chaste des religieuses derrière la grille d'un choeur. » On peut affirmer, avec ce juge si compétent, que Orsel est celui des artistes du XIXe siècle qui a le mieux réussi dans la grande peinture religieuse. L'expression finale du style de ce peintre se trouve dans la Vierge du tableau que la ville de Lyon, délivrée du choléra, lui demanda en 1834. Orsel fut attaqué en 1849 de la maladie dont il mourut en 1850, laissant inachevé son travail à Notre-Dame de Lorette; mais son fidèle ami, Périn, qui a peint constamment à côté de lui, s'est voué à continuer son oeuvre. | |