| Meusnier de la Place (Jean-Baptiste Marie Charles), général et savant né à Tours le 19 juin 1754, mort à Mayence le 17 juin 1793. Il entra en 1776, après de brillantes études, dans l'arme du génie, s'y distingua rapidement, fut employé avec Caffarelli aux travaux des forts de Cherbourg et, promu après la Révolution général de division (1799), fut envoyé à l'armée du Rhin. Il défendit le fort de Koenigstein, qu'il ne rendit qu'après la plus vive résistance, et fut blessé mortellement, quelques mois plus tard, à Cassel, au cours d'une sortie. Aujourd'hui, son nom est surtout attaché à un théorème sur la courbure des surfaces. Le théorème de Meusnier. - C'est une des propositions des plus importantes dans la théorie de la courbure des surfaces. Si l'on considère deux sections planes d'une surface par un même point de celle-ci, l'une des sections étant oblique et l'autre normale et les deux courbes de section ayant même tangente, le théorème de Meusnier consiste en ce que le rayon de courbure de la section oblique est la projection sur le plan de cette courbe du rayon de courbure de la section normale. On peut, dans l'énoncé, remplacer la courbe de section oblique par une courbe quelconque avant même tangente et même plan osculateur. On comprend que le théorème de Meusnier ramène immédiatement l'étude de la courbure des courbes quelconques tracées sur une surface à celle des sections planes normales à cette surface. S'ajoutèrent à cela, d'autres travaux de haute valeur sur la décomposition de l'eau, dont il avait effectué avec Lavoisier l'analyse mémorable, sur la construction et l'emploi des aérostats, sur la combustion de l'huile dans les lampes, etc., l'avaient fait élire dès 1784 membre de l'Académie des sciences de Paris (section de géométrie). On lui doit en outre plusieurs inventions et machines ingénieuses : un appareil à dessaler l'eau de mer, un gazomètre, une lampe à cheminée, perfectionnée ensuite par Lange et Quinquet, la machine qui servit pendant la révolution à fabriquer les assignats, etc. Meusnier n'a écrit que quatre mémoires, où se trouvent consignés les résultats de ses principaux travaux et qui sont insérés dans les recueils de l'Académie des sciences. | |