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Jovellanos

Gaspard-Melchor de  Jovellanos ou Jove Llanos est un poète, publiciste et homme d'État né à Gijon (Asturies) le 5 juin 1744, mort à Véga le 27 novembre 1814. D'une famille aisée, il reçut une haute instruction dans plusieurs universités, fut nommé, en 1767, assesseur au tribunal criminel de Séville, puis, en 1778, passa auprès de la haute cour criminelle de Madrid, et devint, en 1780, membre du conseil des ordres de Calatrava, etc. Magistrat éclairé et plein d'humanité, il inspira partout du respect et de la sympathie

Ses graves fonctions ne l'empêchaient pas de cultiver les lettres. En 1769, il écrivit une tragédie en vers, El Pelayo. En 1773, il composa, en prose, El Delincuente honrado, la première comédie de sentiment de la littérature espagnole et qui fit le tour de l'Europe sous le voile de l'anonymat (trad. en français par Eymard, Marseille, 1777). Poète de talent, il exerça par ses nombreuses productions lyriques et satiriques une influence prépondérante sur la jeune école de Salamanque. Il ne se fit pas moins remarquer comme prosateur élégant et vigoureux, dans des écrits où il aborda les plus hautes questions littéraires, politiques et sociales, faisant, ainsi que d'autres personnages éminents de son temps, de nobles et inutiles efforts pour tirer son pays de la décadence. 
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Jovellanos.
Jovellanos.

En 1790, Jovellanos partagea la disgrâce de son ami le comte de Cabarrus, et son exil de huit ans dans sa ville natale fut marqué par des essais pratiques et des mémoires touchant au bien-être général. Nommé, en 1797, ministre de la justice par Godoy, il ne tarda pas à devenir l'objet de haine de ce puissant favori, qui le fit exiler, puis emprisonner dans l'île de Majorque pendant sept années. Rendu à la liberté en 1808, à la suite de l'invasion française, il se retira à Gijon, puis devint un des membres les plus actifs, le chef même de la junte centrale organisée à Séville pour combattre les envahisseurs. 

Sa vie politique montre en lui non seulement un homme d'État philosophe, un initiateur fécond, mais un penseur au-dessus de la société frivole de son temps (L'Espagne au XVIIIe siècle). Violemment attaqué par des adversaires haineux, il consigna la justification de sa conduite publique dans un mémoire admirable : A Mis Compatriotas (La Corogne, 1811, .2 vol pet. in-4), qui est peut-être le meilleur de ses écrits. Le réoccupation de sa ville natale par l'armée française l'obligea à s'enfuir par mer, et il mourut deux jours après son débarquement dans le port de Véga. Quand il eut disparu, on rendit publiquement hommage à l'élévation de son caractère. Il était membre des trois Académies espagnoles. (G. Pawlowski).



En bibliothèque - Ses Memorias politicas ont été traduites en français (Paris, 1825). Ses Oeuvres ont été publiées d'abord par Ramon Maria Cañedo (Madrid, 1830-32, 7 vol. pet. in-4), puis par V. Linares y Pacheco (Barcelone, 1839-40, 8 vol. in-8), enfin par Candido Nocedal dans la Biblioteca Rivadeneyra, t. XLVI et L. Une édition séparée de ses Oraciones y Discursos a été donnée à Madrid (1880).
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Dictionnaire biographique
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