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Janet

Paul Alexandre René Janet est un philosophe né à Paris le 30 avril 1823. Élève de l'École normale (1841-44), il débuta au collège royal de Bourges, d'où il passa, en 1848, à la faculté des lettres de Strasbourg. Il y resta jusqu'en 1856. C'est là qu'il professa ses leçons sur la Famille, qui formèrent le charmant ouvrage couronné par l'Académie française en 1856 (Paris, 1890, in-18, 13e éd.), et bientôt traduit dans plusieurs langues. Il n'avait donné auparavant que ses thèses de doctorat : Essai sur la Dialectique de Platon (Paris, 1848, in-8, 2e éd. sous ce titre : Essai sur la dialectique dans Platon et dans Hegel (1861), et De Plastica Naturae vita quoe a Cudworthio in systemate intellectuali celebratur (1848, in-8). Professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand de 1857 à 1863, il donna coup sur coup une traduction française des Confessions de saint Augustin avec introduction (1858, in-8) et une Histoire de la philosophie morale et politique (1858, 2 vol. in-8), couronnée par l'Académie des sciences morales et par l'Académie française (2eéd. sous ce titre Histoire de la science politique dans ses rapports avec la morale, 1872; 3e éd., 1887); puis la Philosophie du Bonheur (1863, in-8, couronnée par l'Académie française; 5e éd., 1891, in-18) et le Matérialisme contemporain (1863, in-18; 5e éd. 1888). En 1863, il devint professeur à faculté des lettres de Paris, et en 1864,membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Membre élu des facultés de lettres au conseil supérieur de l'instruction publique depuis 1880, il a été nommé en 1890 président du jury de l'agrégation de philosophie. 

Durant cette longue carrière, Paul Janet; a enseigné sans interruption à la Sorbonne et publié un grand nombre d'ouvrages : la Crise philosophique (1865, in-18); le Cerveau et la Pensée (1867, m-18); Éléments de morale (1869, in-18); la Morale (1874, in-8, quatre éd., trad. en anglais); Philosophie de la Révolution française (1874, in-18, 4° éd., 1892); les Causes finales (1874, in-8, 2° éd., 4883, deux éd. en anglais); Saint-Simon et les saint-simoniens (1872, in-48); Spinoza, de Dieu, de l'homme et de la béatitude, trad. française avec introduction; Cours de morale à l'usage des écoles normales (1880,2 vol.in-18); Traité de philosophie (1880, in-8, trad. en espagnol); les Maîtres de la pensée moderne (1883, in-18); Victor Cousin et son oeuvre (1885, in-8) Histoire de la philosophie, les Écoles et les problèmes, en collaboration avec G. Séailles (1887, in-8), trad. en espagnol; les Lettres de Mme de Grignan (1888, in-18); les Passions et les caractères dans la littérature du XVIIe siècle (1888, in-18); Histoire de le Révolution française (1889, in-18); Lectures variées de littérature et de morale (1890, in-18); Fénelon (1892, in-18). A quoi il faut ajouter une multitude d'articles de revues et de travaux académiques, rapports, notes, communications, publiés dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences morales et politiques.

Tous ces écrits offrent les mêmes caractères de solidité quant au fond, d'ampleur et de clarté dans la forme. La doctrine est un spiritualisme très libre et très large, savant sans appareil d'érudition, pénétrant sans vaines subtilités, bien informé de toutes les nouveautés, soucieux de rester toujours d'accord avec la science. S'il faut laisser à Janet le titre de philosophe éclectique et de disciple de V. Cousin, qu'il a toujours revendiqué avec une modestie non dépourvue de fierté, surtout quand l'opinion abandonna cette école et l'accabla de dédains, au moins faut-il reconnaître que ce disciple est devenu un des maîtres les plus indépendants et les plus respectés de son temps, que l'éclectisme n'a pas produit de meilleur dialecticien, d'esprit plus vigoureux, plus droit et plus souple à la fois, plus ouvert aux idées nouvelles, plus tolérant pour toutes les hardiesses philosophiques. En cela il a été, bien qu'avec moins d'éclat, plus philosophe peut-être que le fondateur de son école. Il honore, de plus, la philosophie par la simplicité et l'élévation de son caractère. (H. M.).

Janet (Pierre Marie Félix), neveu du précédent, né à Paris le 30 mai 1859, mort en février 1947. Il entra à l'École normale en 1879, en sortit agrégé de philosophie en 1882, enseigna d'abord à Châteauroux, puis au lycée du Havre, de 1883 à 1889. Docteur ès lettres en 1889, il est à partir de cette époque professeur de philosophie au collège Rollin, et a pris en 1893 le doctorat en médecine. Dès son arrivée au Havre il porta son attention sur les phénomènes du somnambulisme et de la suggestion mentale, à l'étude desquels l'initia le docteur Gibert et qui firent de sa part l'objet d'articles dans la Revue philosophique et dans la Revue scientifique (1886-1888). 

A la même époque, il donna une Étude sur Malebranche et la théorie des esprits animaux au XVIIe siècle (Paris, 1886, in-12). Sa thèse latine, Baco Verulamius alchemicis philosophis quid debuerit (Paris, 1889, in-8) a de l'intérêt; mais sa thèse française l'Automatisme psychologique (1889; in-8) le tira de pair; elle offre à la fois un résumé magistral des faits essentiels de la psychologie morbide et une méthode pour renouveler la psychologie normale par l'étude des phénomènes pathologiquement dissociés. 

Par la suite, Pierre Janet a fait de plus en plus de la psychologie morbide son domaine en de nombreux articles publiés dans la Revue philosophique, les Archives de Neurologie, la Revue générale des sciences. L'objet central de ces travaux semble avoir été l'hystérie, dont il a donné une importante monographie en trois parties, comme couronnement de ses études médicales : Définitions récentes de l'hystérie (1893, in-412); État mental des hystériques, les stigmates mentaux (1893, in-42); Etat mental des hystériques, les accidents mentaux (1893, in-42), thèse.



Sur le web - Le Site de l'Institut Pierre Janet est a consulter pour une biographie plus complète et beaucoup d'autres informations.
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Dictionnaire biographique
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