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Herta
Müller est une écrivaine née le 17 août 1953 à Nitchidorf (Roumanie),
dans une famille de souche allemande. Elle grandit sous le régime communiste
de Ceaușescu, dans un climat de répression et de censure. Elle étudie
la philologie allemande et la littérature roumaine, mais, en raison de
son refus de collaborer avec la police secrète, la Securitate, elle est
exclue de l'enseignement et persécutée par le régime. En 1987, elle
émigre en Allemagne de l'Ouest, où
elle poursuit son oeuvre littéraire. En 2009, elle reçoit le prix Nobel
de littérature pour avoir, selon les mots de l'Académie suédoise, dépeint
"le paysage des dépossédés".
Le travail de l'écrivaine
est profondément marqué par les traumatismes de la dictature et de l'oppression.
Son oeuvre est centrée sur les thèmes de l'angoisse, de l'oppression,
et du poids psychologique de la dictature. Elle s'intéresse à la manière
dont la répression détruit les liens humains et l'intégrité personnelle,
et elle dépeint avec sensibilité les effets destructeurs de la peur et
de la paranoïa. Elle utilise un style à la fois poétique et brutal pour
exprimer la peur, l'isolement, et la survie en des temps de terreur.
Parmi ses oeuvres les plus importantes, on relève :
• L'Homme
est un grand faisan sur terre (1986). - Ce court roman décrit la vie
des minorités ethniques allemandes en Roumanie et les difficultés d'émigrer
en Allemagne, une situation mêlant espoir et désillusion.
• La Convocation
(1986). - Dans ce roman, Müller raconte l'histoire d'une jeune femme convoquée
par la police secrète, et décrit l'angoisse quotidienne de la surveillance,
où chaque trajet vers le bureau de police devient un périple mental et
physique.
• Le Renard
était déjà le chasseur (1992). - Ce roman analyse la méfiance qui
ronge les individus sous la dictature. Les personnages vivent sous la menace
constante de dénonciation, et chaque relation est entachée par la peur
de la trahison.
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