| Compagnon, voyageur mort à Paris vers le milieu du XVIIIe siècle. En 1716, il était facteur de la compagnie française du Sénégal, dont Brué était gouverneur. Ce dernier attachait une grande importance à connaître le Bambouk, pays des mines d'or, et à entrer en relations avec les habitants de cette contrée; depuis 1698, il cherchait un explorateur assez courageux pour courir le risque de cette expédition; en 1716, Compagnon s'offrit à tenter l'aventure (L'exploration de l'Afrique). Il se munit de présents pour les chefs indigènes et fit trois voyages dans le Bambouk en un an et demi. Il remonta d'abord le Sénégal jusqu'au fort Saint-Joseph, dans le pays de Galam, et revint par les montagnes jusqu'au fort Saint-Pierre, élevé sur les bords de la Falemé, affluent du Sénégal; il suivit ensuite la Falemé, d'Onneka à Naye, et parcourut le pays entre Babaiocolam, sur le Sénégal, Netteko et Tambaoura où se trouvaient les mines d'or, au centre du Bambouk. Au cours de son voyage, où il sut se concilier par ses présents et son adresse la bienveillance des indigènes, Compagnon fit de nombreuses observations, dressa une carte, découvrit les mines d'or de Fourkaranni, de Segalla, de Guingui-Furanno et rapporta des échantillons de minerais qui furent envoyés à Paris. L'auteur d'un Voyage au pays de Bambouk, paru à Paris en 1789, a contesté, ainsi que quelques voyageurs, l'exactitude du voyage et des récits de Compagnon; mais il existe, au dépôt géographique du ministère des affaires étrangères, une « carte du cours de la rivière de Falemé, depuis les environs du Dambanna jusqu'à son embouchure dans le Sénégal, levée sur les lieux en 1716 par Compagnon », carte qui a été copiée par d'Anville. Compagnon est le premier Européen qui ait pénétré dans le Bambouk et donné des notions précises sur ce pays. II revint ensuite à Paris et y vécut assez obscurément, jusqu'à sa mort, de la profession d'architecte. (Ph. B.). | |