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L'histoire de la Barbade
La Barbade a d'abord été habitée par des Arawaks, une population originaire du Venezuela, et qui furent les premiers à s’installer sur l’île vers 1600 avant JC. Ils pratiquaient l’agriculture et la pêche. Environ vers 1200 après JC, les Caraibs, un autre groupe d'Amérindiens plus guerriers, envahirent l'île et supplantèrent les Arawaks. Ils restèrent les maîtres de l'île jusqu'à l'arrivée des Européens.

Bien que la Barbade ait probablement été aperçue pour la première fois par les Espagnols au début du XVIe siècle, elle n’a pas été colonisée par eux. En raison de la petite taille de l'île et de sa relative absence de richesses apparentes, les Espagnols et les Portugais l'ont ignorée. Les Portugais y ont fait escale au cours de leurs voyages, et ils ont donné à l'île le nom de Barbade, dérivé du mot portugais pour barbe, en raison des figuiers barbus présents sur l'île. C'est en 1625 que l'île a été prise officiellement pour la première fois, par le capitaine britannique John Powell, qui la revendique au nom du roi Jacques Ier d'Angleterre. 

Le comte de Marlborough, auquel elle avait été donnée, y envoya des colons. Adjugée en 1629 au comte de Carlisle, qui l'avait réclamée comme dépendance des Caraïbes, elle ne fut réunie qu'en 1663 à la couronne d'Angleterre. Dans l'intervalle, la population s'était accrue de colons fuyant la persécution politique et religieuse; l'île avait été défrichée et la culture du coton et de la canne à sucre y prospérait. Moyennant l'engagement pris par les habitants de payer sur tous les produits une taxe de 4,5%, Charles II prononça la réunion de la Barbade au domaine. En 1674, la population était déjà de 120 000 habitants. L'ouragan de 1675, le refus d'accorder des dégrèvements d'impôts, et une mauvaise administration amenèrent la décadence de l'île qui, en 1766, ne comptait plus que 86 315 habitants. 

C'est la canne à sucre, introduite en 1640, qui a transformé l’économie et la société de l'île. Cette industrie repose sur le travail des esclaves africains. Les conditions de vie et de travail pour les esclaves étaient extrêmement dures, et beaucoup d'entre eux mouraient des suites de mauvais traitements, de maladies ou d'épuisement. La Barbade devient alors l'une des sociétés esclavagistes les plus prospères du monde atlantique. 

Durant la période coloniale, la société barbadienne est profondément hiérarchisée, avec une petite élite de planteurs blancs qui détient la majorité des terres et du pouvoir politique. Les esclaves africains représentent la majorité de la population, tandis qu'une petite classe de Blancs pauvres et de métis occupe les rangs inférieurs de la société. La Loi du Code Noir et d'autres règlements visent à maintenir la domination blanche et à réglementer la vie des esclaves. Ces lois codifient le traitement brutal des esclaves, la ségrégation raciale et l’exploitation des travailleurs dans les plantations. Cependant, les mouvements abolitionnistes, qui prennent de l’ampleur au Royaume-Uni à partir de la fin du XVIIIe siècle, aboutissent à l'abolition de la traite des esclaves en 1807 et, finalement, à l'abolition de l'esclavage dans l'Empire britannique en 1834. Cette abolition est suivie d'une période d'apprentissage de quatre ans, où les anciens esclaves devaient encore travailler dans les plantations, mais en tant qu'apprentis. L'esclavage prend fin officiellement en 1838.

Malgré l'abolition, les conditions de vie des anciens esclaves restaient très difficiles. Ils étaient souvent contraints de continuer à travailler dans les plantations pour des salaires extrêmement bas. La concentration des terres entre les mains des colons blancs et le manque d’opportunités économiques pour les Noirs ont maintenu un système de quasi-servitude. Le début du XXe siècle est marqué par des réformes sociales et politiques. Le droit de vote est limité à l’élite blanche et à une minorité d'hommes noirs propriétaires. Cependant, à partir des années 1930, les revendications pour plus de droits et de justice sociale commencent à s’intensifier, menées par des figures comme Clement Payne, un militant ouvrier qui organise des grèves et des manifestations contre les injustices sociales et économiques. Les émeutes de 1937, souvent qualifiées de « troubles sociaux », marquent un tournant dans l'histoire de la Barbade. Ces révoltes contre les mauvaises conditions économiques et la répression politique aboutissent à une réforme des lois du travail et à l'émergence d'un mouvement pour une plus grande autonomie.

En 1951, une réforme électorale donne à tous les adultes le droit de vote, et la Barbade commence à s'orienter vers une démocratie plus inclusive. Ce processus est renforcé par la montée de dirigeants politiques charismatiques comme Grantley Adams, qui fonde le Barbados Labour Party (BLP) et milite pour des réformes démocratiques. Dans les années suivantes, la Barbade participe à la tentative de création d'une entité politique unifiée des Caraïbes au sein de la Fédération des Indes occidentales. Cette fédération, qui regroupe plusieurs colonies britanniques des Caraïbes, échoue en 1962, ouvrant la voie à l'indépendance de ces territoires individuellement. La Barbade obtient son autonomie interne en 1961, sous le leadership de Grantley Adams, et en 1966, elle accède à l'indépendance totale en tant que monarchie parlementaire au sein du Commonwealth, avec la reine Elizabeth II comme chef de l'État et Errol Barrow comme premier Premier ministre indépendant.

Après son indépendance, la Barbade a connu une stabilité politique et économique relative, ce qui lui a valu d'être souvent appelée la Petite Angleterre en raison de sa forte influence britannique. Le tourisme est devenu l'un des piliers de son économie, en remplacement partiel de l'agriculture, principalement de la canne à sucre. Les années 1980 et 1990 sont marquées par une croissance économique stable et une consolidation de la démocratie. Cependant, l'île a également dû faire face à des défis économiques, notamment en raison de sa dépendance au tourisme et aux fluctuations des marchés mondiaux.

Après des décennies de débats, la Barbade a pris la décision de rompre ses liens avec la monarchie britannique. Le 30 novembre 2021, exactement 55 ans après son indépendance, la Barbade est devenue une république en remplaçant la reine Elizabeth II par une présidente, Sandra Mason, qui est devenue la première présidente de la Barbade. Cette transition marque l'aboutissement de l'émancipation complète de l'île vis-à-vis de ses racines coloniales.

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