| Cevallos (Pedro Ordoñez de), voyageur de la seconde moitié du XVIe siècle, né en Andalousie, mort vers 1630. Tout jeune, il partit pour l'Amérique, comme soldat, sur la flotte de Francisco Valverde; il parcourut une bonne partie de l'Amérique méridionale, les Antilles, le Mexique, les Philippines et diverses contrées d'Afrique et d'Europe. On dit qu'il ne revint dans son pays qu'après trente-quatre ans d'absence et après s'être élevé par son mérite et ses services au grade de capitaine. De retour eu Andalousie, il entra dans ordre ecclésiastique et consacra son temps à écrire le récit de ses voyages : 1° Historia y viaje del mundo en las cinco partes de la Eura, Asia, Africa, America y Magellana (Madrid, 1614-1619, in-4); cet ouvrage a été fréquemment mis à contribution par les géographes de l'époque; il renferme de nombreux et curieux renseignements, notamment sur les productions des divers pays et sur la manière dont les Espagnols traitaient les Indiens, mais il y a aussi çà et là de véritables fables, analogues à celles rapportées par les voyageurs du Moyen âge; 2° Relaciones verdaderas de las reynos de la China, Cochinchina y Camboja (Jaen, 1628, in-4). On a encore de Cevallos un travail d'érudition : Historia de la antigua y continuada nobleza de Jaen (Jaen, 1628, in-4). | |
| Cevallos (Pedro de), homme d'Etat espagnol (L'Espagne au XVIIIe siècle), né à Santander en 1764, mort à Séville le 29 mai 1838. Après avoir achevé ses études à Valladolid, il entra dans la diplomatie et fut secrétaire d'ambassade à Lisbonne. Ayant épousé dans cette ville une nièce de Godoy, il dut à la protection du tout-puissant favori de devenir bientôt ministre des affaires étrangères. II garda ce poste tant que régna Charte IV et se montra très opposé à l'alliance française. Lors de la révolution d'Aranjuez, il abandonna le parti de Godoy pour se rallier à Ferdinand VII, qu'il accompagna à Bayonne en 1808. Là il accepta très volontiers les avances de Joseph Bonaparte et le titre de conseiller d'Etat au département de l'intérieur. Quelques mois après, en juillet 1808, quand on connut la capitulation de Dupont à Baylen, il promit au roi Joseph de le suivre dans sa retraite, mais n'en fit rien; il alla au contraire offrir ses services à la Junte qui fomentait l'insurrection et fut envoyé par elle comme négociateur à Londres. C'est de là qu'il publia un pamphlet qui fit grand bruit en Europe et où il racontait les scènes étranges de Bayonne, cherchant ainsi à expliquer son attitude. En 1814, après le retour de Ferdinand VII, il obtint une grande influence, qu'il perdit bientôt pour s'être montré contraire au mariage du roi avec l'infante de Portugal. En compensation de sa charge de secrétaire d'Etat, on lui donna l'ambassade de Naples et peu après celle de Vienne. Révoqué en 1820, il vécut depuis lors dans la retraite (E. Cat.). |