|
Çatal
Höyük ou Çatalhöyük est un site archéologique occupé
entre 7500 et 5700 av. JC, ce qui le place durant le Néolithique
et le Chalcolithique, à une époque où
l'humanité passait de la chasse et de la cueillette à l'agriculture et
à la sédentarisation. Il a été découvert en 1958 par l'archéologue
James Mellaart, qui a ensuite dirigé les premières fouilles importantes
dans les années 1960. Ce site archéologique, qui offre une fenêtre précieuse
sur les débuts de la vie urbaine, la religion et l'organisation des premières
sociétés humaines sédentaires a été inscrit en 2012 sur la liste du
patrimoine mondial de l'Unesco en raison de son importance exceptionnelle
pour l'histoire de l'humanité.
Ce site se situe
en Turquie actuelle, dans le sud de la
plaine de Konya, une vaste plaine alluviale
située dans le centre-sud de l'Anatolie,
à environ 52 kilomètres au sud-est de la ville de Konya. À l'époque
de son occupation, la région autour de Çatal Höyük était probablement
marécageuse, avec des sols alluviaux favorisant la culture du blé,
de l'orge et d'autres plantes cultivées et des prairies fertiles favorables
à l'élevage (bovins, moutons). Le site est situé non loin de
zones humides et de cours d’eau (à commencer par la rivière Çarşamba),
ce qui aurait permis un accès facile à l'eau pour l'agriculture, l'élevage
et la consommation quotidienne. La chasse était également pratiquée,
et les habitants de Çatal Höyük produisaient aussi des objets artisanaux,
notamment des outils en silex et en obsidienne.
Çatal Höyük se
compose essentiellement d'un tell principal, Çatal Höyük Est, qui date
du Néolithique (7500-6000 av. JC) et d'un tell secondaire, Çatal Höyük
Ouest, qui est plus récent et date du Chalcolithique (environ 6000-5600
av. JC). Un tell est un monticule artificiel créé par l'accumulation
de couches de débris superposés sur des milliers d'années. Ces débris
sont constitués des ruines des habitations en briques de terre, des restes
d’activités domestiques et des objets. Le tell principal mesure environ
20 hectares (200 000 m²), ce qui en fait l'un des plus grands tells
de la période néolithique au monde. Il s'élève à une hauteur d'environ
21 mètres par rapport à la plaine environnante, ce qui témoigne de l'épaisseur
des dépôts accumulés au cours des siècles. La topographie en monticule
a influencé la manière dont les habitations étaient construites et reconstruites.
En raison de la croissance progressive du tell, les maisons étaient régulièrement
abandonnées puis reconstruites au-dessus des précédentes, ce qui a contribué
à la stratification du site.
Le monticule oriental,
qui a fait l'objet des fouilles les plus importantes. Les maisons étaient
construites l'une sur l'autre, sans rues ni espaces ouverts entre elles.
Chaque couche rsuperposée eprésentait un vaste agglomérat de maisons
en briques de terre crue, accolées les unes aux autres sans rues ni ruelles.
Les toits servaient de lieux de circulation, et les habitants entraient
dans leurs maisons par des trous situés dans le toit. Les murs étaient
aveugles, peut-être pour des raisons de sécurité. Les maisons, de 20
à 30 m² de superficie, étaient rectangulaires et partageaient des murs
communs. Chaque maison comportait généralement une pièce principale
avec un foyer et des plates-formes surélevées pour dormir. L'absence
de rues conventionnelles signifie que les toits des maisons étaient utilisés
comme passerelles, ce qui reflète une organisation topographique dense
et unique.
La présence de couches
successives d’habitations, et la pratique d’enterrer les morts sous
les maisons, témoigne d’une continuité culturelle et d’une possible
religion liée à la terre et à l'architecture. Çatal Höyük se signale
notamment par ses symboles religieux et ses pratiques funéraires. Les
maisons servaient également de sanctuaires avec des peintures murales
représentant des scènes de chasse ou des motifs symboliques. De nombreuses
figurines de déesses, souvent associées à la fertilité, ont été découvertes,
ce qui pourrait indiquer l'importance des cultes de la fertilité dans
la spiritualité locale. Les morts étaient enterrés sous les maisons,
couramment en position foetale et accompagnés d’objets personnels comme
des bijoux ou des outils. |
|