Géographie physique.
Relief et topographie.
Bora-Bora est formée par un volcan éteint dont les sommets émergent encore. Le mont Otemanu, point culminant de l'île, s'élève à 727 mètres d'altitude, tandis que le mont Pahia, son voisin, atteint 661 mètres. Ces reliefs montagneux sont recouverts de végétation tropicale.

L'île est d'origine volcanique. Elle s'est formée il y a environ 7 millions d'années. Au fil du temps, le volcan s'est érodé, laissant place à une caldeira, aujourd'hui submergée et transformée en lagon. La barrière de corail s'est développée progressivement autour de cette caldeira.

Les motus sont des îlots sablonneux formés à la périphérie de l'île principale, le long de la barrière de corail. Ils jouent un rôle essentiel dans la protection du lagon contre les vagues de l'océan.

Climat.
Bora-Bora jouit d'un climat tropical chaud et humide. La température annuelle moyenne se situe autour de 27°C. On distingue deux saisons principales. La saison des pluies (novembre à avril) est caractérisée par des averses fréquentes et des températures plus élevées. La saison sèche (mai à octobre) est plus fraîche et moins pluvieuse.

Ecosystèmes.
Le lagon abrite une biodiversité riche, incluant coraux, poissons tropicaux, raies manta, et requins. La végétation terrestre est typique des îles tropicales, avec cocotiers, pandanus et différentes espèces de fleurs endémiques.

Géographie humaine.
Population.
Bora-Bora compte environ 10 000 habitants répartis sur plusieurs villages, dont les principaux sont Vaitape, le village principal de l'île, situé sur la côte ouest, où se trouve le centre administratif, le port, ainsi que la plupart des commerces et services, Faanui et Anau, situés au nord et à l'est de l'île. L'urbanisation est limitée en raison du terrain montagneux et des restrictions liées à la préservation de l'environnement. Les zones résidentielles se concentrent autour des villages principaux, avec des habitations traditionnelles en bois et en feuilles de pandanus, bien que des constructions modernes soient de plus en plus présentes.

La population est principalement d'origine polynésienne. Le tahitien est couramment parlé en plus du français. La culture de Bora-Bora est profondément enracinée dans les traditions polynésiennes, avec des danses (comme le ‘ori Tahiti), des chants, et des cérémonies qui rythment la vie communautaire. Les fêtes et événements culturels, comme le Heiva i Bora Bora, sont des moments importants pour les habitants.

Économie.
Le tourisme est le pilier de l'économie de Bora-Bora. L'île est réputée pour ses complexes hôteliers de luxe, construits sur des pilotis au-dessus du lagon, offrant une vue spectaculaire sur le mont Otemanu et les eaux cristallines. 

Les visiteurs viennent principalement pour les activités nautiques (plongée, snorkeling, excursions en bateau) et les plages de sable blanc et les motus privés. Bora-Bora est aussi une destination très prisée pour les célébrations de mariages et les lunes de miel.

Infrastructures et services.
Bora-Bora dispose d'un aéroport situé sur l'un des motus, le Motu Mute, au nord de l'île principale. Le transport entre l'aéroport et l'île principale s'effectue par bateau. L'île est reliée à Tahiti, la capitale de la Polynésie française, par des vols réguliers.

Les infrastructures routières se limitent principalement à une route qui fait le tour de l'île sur environ 32 kilomètres. Le transport local se fait principalement en voiture, scooter ou vélo.

Enjeux sociaux et environnementaux.
Le développement touristique, bien que bénéfique économiquement, pose des défis environnementaux (pollution, érosion, gestion des déchets) et sociaux (coût de la vie, accès au logement pour les résidents). 

Histoire.
Bora-Bora, comme les autres îles de la Polynésie française, a été colonisée par les Polynésiens, probablement au cours du IV^e ou V^e siècle. Les premiers habitants venaient probablement de Tahiti ou des îles environnantes. 

L'île a été atteinte en 1772 par le navigateur britannique Samuel Wallis, qui a également découvert Tahiti. Wallis a noté la beauté spectaculaire de l'île mais n'y a pas établi de contact durable à ce moment-là. L'explorateur français Louis Isidore Duperrey a également visité Bora-Bora en 1842. Peu après, la France a commencé à exercer une influence croissante dans la région.

Bora-Bora est annexée par la France en 1888 et devient une colonie française. Les autorités françaises établissent une administration locale, intégrant l'île dans le cadre plus vaste de la Polynésie française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bora-Bora a joué un rôle stratégique en tant que base militaire pour les forces américaines dans le Pacifique Sud. Les Américains ont construit une importante base navale et un aérodrome sur l'île, ce qui a eu des impacts durables sur les infrastructures locales.

En 1958, la Polynésie française devient une collectivité d'outre-mer avec un statut d'autonomie accrue, tout en restant une partie intégrante de la France. A partir des années 1970, l'île commence à se développer en tant que destination touristique, attirant les visiteurs avec ses paysages spectaculaires et ses plages idylliques. Des hôtels de luxe sont construits dans le lagon, pour répondre à la demande croissante des touristes internationaux.

Depuis les années 1990, Bora-Bora est l'une des destinations les plus emblématiques du tourisme de luxe. La construction de complexes hôteliers haut de gamme et l'amélioration des infrastructures touristiques continuent de transformer l'île. Cependant, cela soulève des préoccupations concernant l'impact environnemental et la préservation des écosystèmes marins et terrestres. Pour répondre aux défis environnementaux, des efforts sont faits pour promouvoir le tourisme durable et protéger les récifs coralliens et le lagon. La gestion des ressources et la préservation de l'environnement sont devenues des priorités pour les autorités locales et les organisations de conservation.