| Aue (Hartmann von), poète né vers 1170, mort avant 1220. On le range dans la pléiade des Minnesinger. Il était né en Souabe d'une famille pauvre. Il reçut une éducation bien supérieure à celle de son rang. De bonne heure il se mit à composer des vers, « lorsqu'il ne trouvait pas, dit-il naïvement lui-même, à mieux employer son temps ». Il savait le latin et le français; il avait appris sans doute la première de ces langues dans quelque école de couvent, et la seconde dans le Nord de la France, où il fit un court séjour. Il eut le loisir de se perfectionner dans la connaissance du français pendant la troisième croisade, à laquelle il prit part en 1190. Hartmann d'Aue est le principal représentant de la poésie de cour à cette époque. Il se distingue par la mesure, le bon goût, l'expression naturelle des sentiments. Ses principaux ouvrages sont : Erec (éd. Haupt ; Leipzig, 1839; 2e éd.. 1871); libein (éd. Benecke et Lachmann; Berlin, 1827 ; 4e éd., 1877), dont les sujets sont empruntés aux poèmes français de Chrestien de Troyes, du cycle d'Arthur et de la Table ronde. Gregor est aussi imité d'une légende française. Citons encore le Pauvre Henri (Der Arme Heinrich, éd. Paul Halle, 1882), tableau de moeurs, émouvant dans sa simplicité, et d'un charme pénétrant, qui suffirait pour assurer la gloire d'Aue. (Bonhoure). | |