Salvador Allende

Issu d'une famille de la classe moyenne, il étudie la médecine à l'Université du Chili et s'engage très tôt en politique en rejoignant le Parti socialiste, qu'il contribue à fonder en 1933. Il devient député, puis sénateur, et se distingue par son engagement en faveur des travailleurs, des réformes sociales et de la justice économique. Candidat à la présidence à plusieurs reprises, il échoue en 1952, 1958 et 1964 avant d'être élu en 1970 à la tête d'une coalition de gauche appelée l'Unité populaire.

Premier président marxiste élu démocratiquement en Amérique latine, Allende met en place un programme ambitieux de nationalisations des industries stratégiques, notamment les mines de cuivre, et de réformes sociales visant à réduire les inégalités. Il développe des politiques de redistribution, augmente les salaires et élargit l'accès à l'éducation et à la santé. Cependant, son gouvernement doit faire face à de fortes oppositions internes et externes. Les élites économiques chiliennes, les forces conservatrices et les États-Unis, inquiets de la montée du socialisme, soutiennent des actions de déstabilisation économique et politique.

La situation économique se dégrade avec l'inflation et des pénuries, tandis que les tensions sociales et politiques s'accentuent. L'armée, avec le soutien des États-Unis, prépare un coup d'État. Le 11 septembre 1973, les forces militaires dirigées par le général Augusto Pinochet renversent le gouvernement. Allende se réfugie au palais de la Moneda, où il prononce un dernier discours à la radio avant de mourir dans des circonstances controversées, officiellement par suicide. Sa mort marque la fin de l'expérience socialiste au Chili et le début d'une dictature militaire qui durera jusqu'en 1990.