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Génovéfains ou Chanoines de Sainte-Geneviève. - Noms vulgairement donnés aux chanoines réguliers de la Congrégation de France. En 1060, Anne de Russie, femme de Henri Ier, roi de France, fonda à Senlis l'abbaye de Saint-Vincent. Elle y mit des chanoines réguliers, qui se firent un tel renom de sainteté qu'on choisit leur abbaye pour tenir en France la première assemblée chargée de recevoir la règle universelle dressée par Benoît XII, afin de ramener les chanoines réguliers aux mêmes observances. Mais cette abbaye finit par tomber elle-même dans le relâchement. Vers 1615, le cardinal de La Rochefoucauld, évêque de Senlis, résolut d'y rétablir la discipline. Il chargea de cette réforme le P. Charles Faure, qui fut secondé, avec un grand zèle, par les PP. Baudoin et Branche. Ils obtinrent un tel succès qu'on vint près d'eux, de divers côtés : les uns, pour mener la vie religieuse sous leur discipline; les autres, pour trouver le modèle de réformations analogues, qui furent bientôt entreprises ailleurs. En 1619, le cardinal de La Rochefoucauld fut nommé abbé de Sainte-Geneviève du Mont, à Paris. Il obligea quelques religieux de cette abbaye de se rendre à Saint-Vincent de Senlis, pour s'exercer à la vie régulière. 

En 1622, le roi Louis XIII obtint du pape Grégoire XV un bref instituant le cardinal comme son commissaire apostolique pour la réformation des ordres de Saint-Benoît et de Cîteaux et des chanoines réguliers. En 1624, le cardinal fit venir à Sainte-Geneviève douze religieux de Senlis, et parmi eux le P. Faure, qu'il nomma supérieur et directeur de tout le spirituel, tant des religieux de l'ancienne observance que de ceux de la réforme. La congrégation fut confirmée en 1631, et le P. Faure fut élu canoniquement abbé coadjuteur et supérieur général de toute la congrégation. Elle s'étendit rapidement. Vers la fin du XVIIIe siècle, elle possédait en France 67 abbayes, 28 prieurés conventuels, 2 prévôtés et 3 hôpitaux. On comptait 1300 génovéfains environ. Les uns étaient employés à la célébration de l'office divin; les autres à l'administration des hôpitaux; d'autres à l'instruction des ecclésiastiques et de la jeunesse, dans les séminaires. (E. -H. Vollet).

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