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Communion,
mot qui désigne :
1° l'union d'un certain nombre
de personnes dans une même croyance, dans les mêmes pratiques
religieuses et sous un même chef, comme quand on dit la communion
romaine, etc. ;
2° la participation à
l'eucharistie. Dans ce dernier sens,
la communion est un sacrement de l'Église
catholique.
Elle est imposée en vertu des paroles
mêmes attribuées à Jésus :
«
Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez de son
sang, vous n'aurez pas la vie en vous. »
Dans les premiers siècles, la communion
était fréquente; mais la ferveur s'étant ralentie,
le concile de Latran, en 1215, dut en faire
une obligation pour tous les fidèles au moins une fois l'an;et cette
communion est dite pascale, parce qu'elle doit se faire pendant la quinzaine
de Pâques. Le prêtre communie à
la messe sous les deux espèces du pain et du vin : les autres catholiques
ne communient qu'avec le pain, au moyen de l'hostie consacrée. Il
n'en a pas toujours été ainsi, puisque, vers l'an 445, le
pape Léon le Grand recommanda aux fidèles de communier sous
les deux espèces, afin de se distinguer des Manichéens,
qui regardaient le vin comme l'oeuvre du mauvais principe. L'Église
catholique a même autorisé cette communion dans certaines
circonstances; le compactum du concile de Constance (1415) la permit aux
Hussites, et le pape Pie IV aux Bohémiens.
Les rois de France avaient jadis le
droit de communier sous les deux espèces. Il en est encore ainsi
à Rome pour le diacre et le sous-diacre
qui servent à l'autel à la messe papale, exception qui exista
aussi dans les abbayes de Cluny et de Saint-Denis.
On a, au VIIe siècle, l'exemple
de communions avec du lait ou de l'eau au lieu de vin, avec des grains
de raisin au lieu de pain.
Suivant Origène
et Eusèbe, on a toujours cru dans l'Église
que la communion sous la seule espèce du pain était aussi
réelle, aussi efficace que celle des deux espèces : le danger
de répandre le vin consacré, et la répugnance qu'on
peut avoir à poser les lèvres sur une coupe commune, auront
déterminé l'Église à retrancher le calice aux
simples fidèles; c'est à partir du XIIIe
siècle que cette discipline fut observée. L'usage de communier
à jeun ne s'est aussi introduit qu'à la longue, et le concile
de Trente en a fait une loi, excepté pour les malades. Il est
permis de donner la communion hors du temps de la messe.
Dans l'Église primitive, on donnait
la communion aux enfants après leur baptême : la première
communion ne se fait plus avant la 12e
année. Il paraît qu'on administra la communion à des
morts, car d'anciens conciles s'élèvent avec force contre
cette pratique. Les fidèles ne peuvent s'administrer la communion
à eux-mêmes jadis un évêque ou un pape en donnaient
l'autorisation, et Marie Stuart, par exemple, avait des boites d'hosties
consacrées pour communier dans sa prison, où on lui refusait
l'assistance don prêtre.
L'Église
grecque et les Églises protestantes
ont conservé la communion sous les deux espèces; dans le
calvinisme, il y a exception pour les abstèmes.
Chez les protestants de France, on fait quatre communions par an.
(B.). |
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Communion des
saints. Cette expression du symbole des Apôtres
s'entend :
1° de la société
qui existe entre l'Église triomphante,
l'Église militante et l'Église souffrante, c.-à-d.
entre les bienheureux qui sont dans le ciel, les fidèles d'ici-bas
et les âmes du Purgatoire, et de leur
union entre eux et avec Jésus;
2° d'un commerce sacré
de mérites et de bonnes oeuvres entre tous les mem bres de l'Église,
unis dans le même esprit et par le même lien de la charité;
3° d'une sorte de communication de
dons et de grâces, qui consiste en ce que les dons que possèdent
certains fidèles deviennent, par la charité, communs à
ceux qui ne les ont pas;
4° de la société même
des fidèles, qui font profession de la même foi et du même
culte que les saints qui les ont précédés
sur la terre. (B.).
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