| Aparques. - Terme de la langue religieuse des anciens Grecs. Il désigne les prémices offertes aux dieux sur tous les biens qu'ils sont censés accorder aux humains. A l'origine ces offrandes consistaient surtout dans un prélèvement fait sur la moisson annuelle; plus tard on donne ce nom à toute espèce de don en nature, en objets fabriqués ou en argent, qui s'adressait à la divinité. Un soixantième du tribut payé à Athènes par les alliés était versé comme aparques au trésor de l'Athéné de l'Acropole. Un fragment de l'historien Théopompe cite un oracle de Delphes qui recommande de payer aux dieux les aparques de tous les fruits et de toutes les productions naturelles que chaque saison fait sortir du sein de la terre. Par extension le mot aparques désigne le début d'un sacrifice quelconque, notamment la cérémonie qui consistait à couper, sur la tête de la victime encore vivante, quelques poils qui étaient distribués aux assistants et jetés au feu. Quand les auteurs parlent des aparques des magistrats, il faut entendre par là les sacrifices spéciaux offerts par eux avant leur entrée en charge. Un sens plus spécial du mot s'applique à des personnes qui sont envoyés en pays étranger au nom d'une divinité, particulièrement d'Apollon, pour coloniser et propager son culte. Cet usage s'explique en ce qu'après les guerres de conquêtes, une partie des prisonniers était vouée à l'Apollon de Delphes; et comme le temple ne pouvait les nourrir, on les expédiait ailleurs en qualité de colons, mais en leur maintenant les fonctions sacrées qu'ils tiraient de leur origine. Magnésie en Crète fut bâtie, dit la mythologie, par des Magnètes établis au pied du mont Pélion, qui, molestés par des Thessaliens et pour obtenir la protection d'Héraclès, avaient quitté leur pays comme aparques. Des pratiques analogues se rencontrent dans la célébration du Ver Sacrum des Romains. (J.-A. H.). | |