| La huche, que l'on ne trouve plus guère que comme objet de décoration, fut, au Moyen âge, le meuble fondamental, le meuble nécessaire par excellence (L'art du meuble). Jusque vers la fin du XVIe siècle, il occupe la première place dans les inventaires. Il est à la fois l'armoire et le coffre-fort, ou l'on renferme le linge, les habits, les bijoux, l'argenterie, les épices. On l'emploie même comme meuble de transport, et, parfois, les pauvres gens l'utilisent ou feignent de l'utiliser comme cercueil. Extérieurement, la huche avait alors la forme d'une boite longue, rectangulaire, munie d'une forte serrure. Ses proportions étaient souvent considérables, au point qu'un homme s'y pouvait cacher. Elle fut, d'abord, composée de planches de hêtre ou autre bois, reliées par de vigoureuses pentures toujours en chêne, sans autre décoration que des enluminures plus ou moins riches. Les ornements sculptés sur les panneaux n'apparaissent que vers les premières années du XVe siècle, et c'est encore un peu plus tard que l'on commence d'ouvrager en relief les bâtis qui encadrent ces panneaux. La huche n'est plus désormais qu'un meuble qui ne bouge plus du logis. Souvent elle a des vantaux qui s'ouvrent, et elle renferme jusqu'à quatre caisses ou malles, glissant sur des tablettes intérieures, que l'on emporte seules en voyage. Dans toutes les maisons, grandes ou petites, il y a au moins une huche. Mais, peu à peu, elle perd de son importance. De la chambre à coucher elle passe à l'office, et elle ne sert plus qu'à renfermer le pain, jusqu'à ce qu'elle devienne un simple pétrin. Le hucheau n'était qu'un diminutif de la huche, et parfois un coffre de bois ou de métal de forme analogue.. | |