| Madame Caverlet est une comédie en quatre actes, en prose, d'Émile Augier (Vaudeville, 1876). Un ménage respecté vit paisiblement en Suisse, sur les bords du lac de Genève. Chacun croit que M. et Mme Caverlet sort mariés, après un divorce de l'épouse, qui, de son premier mari, l'Anglais Edouard Merson, a deux enfants : Henri et Fanny. Un ami de la maison, le juge de paix Daniel Bargé, demande à Caverlet la main de Fanny pour son fils Reynold, ce qui oblige Caverlet à lui révéler l'irrégularité de sa situation. Il n'est pas marié avec Mme Caverlet. Celle-ci a dû quitter son véritable mari à la suite de sévices odieux, mais Edouard Merson est Français et non pas Anglais; de là l'impossibilité d'un divorce libérateur. Devant cette confidence, Daniel Bargé laisse tomber la demande en mariage. Tout à coup réapparaît Edouard Merson. Il veut, dit-il, se refaire un foyer : il usera de la loi, si sa femme refuse de le suivre. Henri, trompé sur le véritable caractère de son père, va jusqu'à maudire Caverlet. Les deux époux illégitimes sont pris de désespoir. Mais Reynold trouve un expédient : Merson ne réclame sa femme que parce qu'elle vient d'hériter d'une tante millionnaire; on lui donnera 500 000 francs pour qu'il consente à se faire naturaliser Suisse, et Mme Caverlet, qui a déjà ses quinze ans de séjour en Suisse, pourra divorcer et épousera Caverlet; Reynold épousera alors Fanny. La pièce fut critiquée sur sa morale, qui semblait faite, disait-on, pour la grande gloire des faux ménages. C'était plutôt un poignant plaidoyer en faveur du divorce. (NLI). | |