| Harivança, poème indien, en langue sanscrite, dont le titre veut dire généalogie de Hari, c.-à-d. de Vishnu. C'est, sous une forme épique, une compilation très développée de récits antérieurs, racontés soit par écrit, soit dans la tradition populaire de l'Inde, et relatifs à ce dieu, incarné dans Krishna. A ce titre, il a pour pendant et pour complément naturel les Purânas, principalement dans les parties de ces légendes qui se rapportent à Vishnu. Mais, pour qui étudie et compare ces légendes sous les formes diverses où la poésie indienne nous les présente, le Harivança est antérieur aux Purânas, et a même été connu de leurs auteurs. D'un autre côté, une comparaison analogue place le Harivança après le Mahâbhârata, auquel on le rattache ordinairement. Si l'on poursuit les recherches au delà de la grande épopée, on arrive au Râmâyana, qui présente sous leur forme la plus antique les légendes de Vishnu. Enfin, le Gîta-Gôvinda semble être d'une date plus récente encore que les Puranas, et se rapprocher des temps modernes. L'intérêt du Harivança consiste surtout en ce qu'il marque une des étapes où s'est arrêté le culte de Vishnu : il n'y a dans le Râmâyana aucune tendance marquée vers ce culte en particulier; cette tendance est sensible dans le Mahâbhârata; le Harivança appartient à la secte de Vishnu d'une façon évidente, mais sans s'arrêter néanmoins d'une manière exclusive à quelqu'une de ses incarnations; les Purânas viennent immédiatement après; et enfin le chant lyrique du Gîta-Gôvinda célèbre exclusivement Krishna et Râdhâ sa maîtresse, en donnant à leurs aventures une valeur mystique et symbolique. (Em. B.).
| En bibliothèque - Le Harivança a été traduit en français par Langlois, 1835, 2 vol. in-4°. | | |