Eglogue

 « Donne-leur le nom que tu voudras, épigrammes, idylles, éclogues ou petits poèmes (poematia). » 

Plusieurs autres écrivains anciens ont donné ce nom à de petites pièces de poésie qu'ils publiaient, soit une à une, soit en forme de recueil, comme s'ils les eussent choisies parmi plusieurs autres du même genre qu'ils avaient composées sans les publier (les préfaces des liv. III et IV des Silves de Stace). Une ode, une épigramme, une satire, une épître, etc., recevaient souvent le nom d'églogue. 

Les satires et les épîtres d'Horace sont de même appelées eclogae par Suétone, dans la vie de ce poète, et par Porphyrion (ép. I, 7, 1). Cicéron appelle Eclogarii des extraits choisis d'un livre (Ad Att., XVI, 2), et Ausone donne le titre d'Eclogarium à un recueil de poésies.

Enfin le mot ecloga désignait en particulier les petits poèmes pastoraux de Calpurnius et surtout ceux de Virgile, recueillis sous le nom de Bucoliques. Le mérite et l'immense renommée de ce dernier recueil ont fait consacrer le nom d'églogue chez les modernes pour tout poème pastoral; cependant on l'applique proprement, en général, aux poésies bucoliques où règne, avant tout, le mouvement et l'action, c.-à-d. celles qui mettent des personnages en scène pour les faire parler et agir. 

Certains critiques distinguent trois espèces d'églogues : 

• L'églogue épique ou narrative, dans laquelle le poète parle lui-même ou rapporte les entretiens de ses personnages; 

• L'églogue dramatique, où il les fait parler (telle est la 3^e églogue de Virgile);

• L'églogue mixte, où le poète mélange ces deux formes (7^e églogue du même poète). (A.W. / P.).