| Auberi le Bourgoing, c.-à-d. Auberi le Bourguignon, est une chanson de geste que l'on rattache au cycle de Doôn de Mayence. Fuyant la colère de ses oncles Henri d'Autun et Eudes de Langres, qui ont convoité son héritage et dont il a tué les enfants, Auberi se retire en Bavière. Il y tue encore dans une querelle les fils du roi Orri. Après avoir délivré la Flandre envahie par les Frisons, et vengé Orri, massacré par les Russes, que le romancier transforme en Sarrasins, il épouse la reine de Bavière et est proclamé roi. Désormais, aux passions volages succèdent en lui les tourments de la jalousie. Dans la deuxième partie du roman, Seneheut, fille d'Orri, joue le principal rôle. Fiancée à Gasselin, écuyer d'Auberi, elle est mariée, malgré elle, avec Lambert d'Oridon, fameux brigand des Ardennes. Gasselin, croyant se venger de Lambert, frappe Auberi dans l'église de Saint Denis : ils avaient échangé leurs manteaux. Les derniers moments d'Auberi, les remords de Lambert et les honneurs funèbres rendus au Bourgoing sont la partie la plus dramatique du roman. Gasselin tue enfin son rival, et devient roi de Bavière. Les traditions dont se compose la chanson d'Auberi paraissent remonter aux premiers temps de l'établissement des Burgondes sur les deux rives du Rhin. L'auteur a réuni une foule de légendes, sans rechercher si elles s'accordaient entre elles et si les unes n'étaient pas simplement des variantes des autres. Son ouvrage est donc fort irrégulier; les répétitions y abondent et produisent des longueurs fastidieuses. La légende d'Auberi était ancienne et populaire; on retrouve ce personnage dans la Chanson des Saxons. (H. D.).
| En bibliothèque - La Bibliothèque nationale possède trois manuscrits d'Auberi le Bourgoing. De nombreux fragments en ont été publiés par M. Francisque Michel en tête de la Chanson de Roncevaux, par Bekker dans ses Prolégomènes au roman de Ferabras, et par M. Tarbé dans ses Poètes de Champagne, Reims, 1849, in-8°. | | |