| Editions aldines, ouvrages sortis des presses de la famille Manuce, et surtout d'Alde Manuce. Beaucoup de ces ouvrages sont les premières éditions qu'on ait faites des classiques grecs et latins; d'autres reproduisent les textes bien exacts de divers auteurs modernes, Dante, Pétrarque, Boccace, etc. Sous le rapport de la correction typographique, les éditions grecques sont un peu inférieures aux éditions latines et italiennes. Les éditions aldines ont beaucoup contribué au perfectionnement des types; Alde le père fit graver et fondre 9 espèces de caractères pour l'impression du grec; il eut 14 corps différents pour les caractères romains, et 3 corps pour l'hébreu. Ce fut lui qui employa, pour la première fois, en 1501, dans son édition in-8° de Virgile, la cursive latine on caractère italique, dont on est redevable au graveur Francesco de Bologne. Les éditions in-8° d'Alde n'ont pas de gravures sur bois, et, en général, on en trouve peu dans les ouvrages imprimés chez lui. II a rejeté presque toujours les ornements des lettres initiales, les rosettes et les vignettes. Il introduisit l'usage de tirer quelques exemplaires sur papier plus fin ou plus tort que celui du reste de l'édition; les Epistolae graecae, 1499 en offrent le premier exemple. Dans son édition de Philostrate, 1501, il tira les premiers exemplaires sur grand papier. En 1514, il imagina de tirer sur papier bleu des exemplaires des Libri de re rustica et de Quintilien. Il réussit également bien dans l'impression sur parchemin. Malgré leur mérite, ses éditions se vendaient à un prix modéré : ainsi, l'Aristote en 5 vol. in-fol. ne coûtait que 11 ducats. L'imprimerie des Aldes subsista pendant un siècle, et imprima 908 ouvrages différents. On en fit des contrefaçons à Lyon et chez les Giunti de Florence. (Bachelet).
| En bibliothèque - Renouard, Annales de l'imprimerie des Aldes, ou Histoire des trois Manuce et de leurs éditions, 3e édit., Paris, 1834, in-8°. | | |