|
. |
|
Les
animaux et les humains
L'histoire de la pêche |
Comme la chasse,
la pêche a une origine très ancienne. On la pratqiue aussi dans
la plupart des civilisations. On dira dans les paragraphes qui suivent
ce qu'a été son évolution en Europe, mais on peut aussi noter qu'en
Chine, au Japon, à Madagascar et dans les autres pays où le poisson est
le condiment habituel du riz, l'art de la pêche a atteint un degré de
développement assez avancé. Il en a été de même très tôt dans les
régions septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique, où
cet aliment n'a pas cessé, du reste, de constituer la nourriture à peu
près exclusive des habitants, et, pour trouver la pêche inconnue ou dédaignée,
il faut, en définitive, pénétrer jusque parmi les populations, aux moeurs
pastorales, des steppes et des déserts.
La Préhistoire.
Les premiers filets datent également du Néolithique. Ceux dont a trouvé les vestiges à Robenhausen étaient en cordes de lin, à grandes ou à petites mailles (0,05 m et 0,01m). Ils étaient munis de flotteurs en écorce de pin et de galets troués faisant office de pesons. Les poissons pêchés appartenaient, du reste, à de nombreuses variétés. On est parvenu, en effet, à distinguer, parmi les rejets de cuisine des principales stations des arêtes de brochet, de carpe, de saumon, de nase, de lotte, de perche, etc. Les coquillages étaient aussi très recherchés, tant pour leur partie comestible que pour les tests, employés comme récipients et comme parures. On les mangeait sur place, et, en certains points de la côte du Danemark, les débris de valves ont laissé de curieuses levées, qui atteignent jusqu'à 2 et 3 m de hauteur sur 200 à 300 m de longueur et qu'on a prises d'abord pour des soulèvements géologiques. Des amas analogues, quoique moins importants, ont été signalés sur la côte de la Méditerranée, à Hyères, sur celle du Pas-de-Calais, aux Cronquelets (commune d'Etaples) et à la Salle (commune d'Outreau), sur celle du Portugal, enfin jusque sur les rivages de la Géorgie et du Massachusetts, aux Etats-Unis. Les indications fournies par l'archéologie ne doivent cependant pas faire oublier que d'autres formes de pêche ont pu être pratiquées très tôt; certaines d'ailleurs ont peu persister jusqu'à une époque récente. Ainsi, dans les îles océaniennes et du littoral américain on constante que, bien que le poisson paraisse avoir été, depuis fort longtemps, l'une des bases principales de l'alimentation, lorsque les premiers voyageurs les visitèrent, on recourrait à des procédés de pêche extrêmement archaïques. Certaines tribus australiennes, notamment, n'avaient ni canots ni filets, et, ne sachant pas nager, guettaient au passage le poisson qui s'approchait du rivage, pour le frapper d'un dard. D'autres, dans l'archipel polynésien, se glissaient à travers les récifs de corail pour saisir l'animal par les ouïes, ou attaquaient en bande les requins à coups de couteau, et les Indiens de la Californie plongeaient également sous l'eau, pour y transpercer le poisson avec des lances en bois. L'Antiquité.
Chez les Romains, qui faisaient à leur table et surtout dans leurs festins une grande consommation de poissons de toute sorte, la pêche était plus en faveur encore. Ils y employaient de nombreux esclaves, et leurs pêcheries s'étendaient, à l'Est, jusqu'en Egypte et en Syrie, à l'Ouest jusqu'au delà des colonnes d'Hercule (détroit de Gibraltar), dans les eaux bretonnes et écossaises. Les engins dont ils faisaient usage nous sont connus, d'ailleurs, parles descriptions détaillées qu'on ont données, en même temps que des méthodes de pêche, Varron, Columelle, Elien, Oppien, Cessianus Bassus, et maints autres auteurs. C'étaient principalement, comme de nos jours encore, la ligne, le filet, la nasse, le harpon, et les mêmes précautions étaient prises tant pour le choix des amorces (petits poissons, larves, vers, insettes, mouches artificielles, etc.), que pour celui des heures et des emplacements les plus favorables. On pêchait aussi la nuit, aux flambeaux, afin d'attirer le poisson. Quant aux viviers célèbres dont parlent les contemporains de Cicéron et d'Auguste, ils constituaient des réserves, qu'on peuplait d'innombrables espèces, quelques-unes fort rares, et où Lucullus et ses pareils trouvaient, en tout temps, de quoi satisfaire leurs caprices culinaires. Plus tard, on s'efforça, en outre, d'acclimater dans les mers d'Italie certains poissons estimés, originaires de parages lointains. Des scares, pêchés sur les côtes de la mer Egée, furent ainsi rapportés vivants par un affranchi de l'empereur Claude, Optatus Celer, puis relâchés dans le golfe de Naples et aux embouchures du Tibre, où ils ne tardèrent pas à pulluler. Le Moyen âge
et les Temps modernes.
Sur les côtes de l'Atlantique, l'impulsion paraît avoir été donnée par les Espagnols. Dès le XIIe siècle, ils faisaient déjà un assez grand commerce de poissons, ainsi que l'attestent les ordonnances rendues à l'époque par Ramirez, archevêque de Compostelle, et, dans le siècle suivant, ils en tirèrent de très grands profits. En France, l'Eglise contribua, pour une large part, à relever l'industrie de la pêche. Quelques-uns des apôtres de Jésus, saint Pierre, entre autres, avaient été pêcheurs; les chrétiens tinrent le métier en grande considération et, tandis que la chasse était interdite aux religieux, la pêche leur fut permise. Ceux de Beaufort obtinrent même, au début du XIIIe siècle, le privilège d'une pêcherie de congres près de Saint-Brieuc. Un peu plus tard, en 1272, Jean IV, duc de Bretagne, rétablit les marchands de Bayonne dans la jouissance d'une sécherie de poissons qu'ils avaient possédée jadis près de la pointe Saint-Mathieu, sur ses terres, et, en 1415; une ordonnance de Charles VI règle les conditions de la criée du maquereau, à Paris, où on le vendait au cent et au mille. Au XVIe
siècle, la conquête de l'Amérique et les progrès de la navigation au
long cours vinrent donner à la grande pêche un nouvel et définitif essor.
Elle-même, d'ailleurs, ne tarda pas à être, par contre-coup, le principal
auxiliaire du développement des marines européennes, en formant, pour
leurs équipages, une pépinière de matelots habiles
Le
XIXe siècle.
La pêche cotière a vu, de son côté, grandir son importance avec la création des chemins de fer, qui lui ont assuré des débouchés nouveaux, en permettant d'expédier au loin et à peu de frais de nombreuses variétés de poissons, que, seules, auparavant, les populations du littoral pouvaient manger frais. Enfin, la pêche fluviale elle aussi, a participé au mouvement général d'extension des autres industries alimentaires. Elle est longtemps demeurée, il est vrai, comme la pêche maritime, à peu près stationnaire en tant que méthodes et que matériel. Mais, tandis que très longtemps elle fut fort négligée, elle est devenue, en France du moins à partir de la fin du XIXe siècle, au moins sous le rapport professionnel, elle est maintenant, l'objet des plus vives préoccupations de la part des pouvoirs publics. (GE). La pêche depuis
1900.
L'introduction à grande échelle des moteurs à combustion interne dans les années 1920 a révolutionné la pêche. Les bateaux de pêche sont devenus plus grands et plus puissants. Ils ont permis d'aller plus loin et de pêcher plus longtemps. L'invention du chalut à perche et du chalut de fond a permis de capturer des quantités beaucoup plus importantes de poissons. L'amélioration des techniques de conservation (comme la réfrigération) et des infrastructures de transport a facilité la distribution du poisson sur de longues distances. Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale ont vu une explosion technologique dans l'industrie de la pêche. Les sonars et les radars ont été utilisés pour localiser les bancs de poissons avec plus de précision. L'apparition des navires-usines, capables de transformer et de congeler le poisson à bord, a permis de prolonger les campagnes de pêche. Mais la pêche intensive et l'absence de réglementation ont conduit à la surexploitation de nombreuses espèces. Les stocks de poissons ont commencé à diminuer de manière significative. Cette prise de conscience a conduit à des changements importants à partir des années 1980. La création de zones économiques exclusives (ZEE) en 1982 par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer a permis aux pays de contrôler les activités de pêche jusqu'à 200 milles nautiques de leurs côtes. Des organisations comme la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) et des accords internationaux ont été mis en place pour gérer et préserver les stocks de poissons. Face à la diminution des stocks de poissons sauvages, l'aquaculture a aussi commencé à se développer comme une alternative pour répondre à la demande croissante de produits de la mer. Depuis le début du XXIe siècle, la pêche durable est devenue un objectif majeur, avec des pratiques visant à minimiser l'impact environnemental et à préserver les écosystèmes marins. L'usage de technologies avancées comme les drones, les capteurs et les systèmes de gestion des données a amélioré la surveillance et la gestion des pêches. Aujourd'hui, les accords internationaux et les politiques nationales continuent d'évoluer pour répondre aux défis de la surpêche et du changement climatique. |
. |
|
|
||||||||
|