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Managua

Managua est la capitale et plus grande ville du Nicaragua. Elle est située
dans la région ouest du pays et à  à environ 50 km à l'est de l'océan Pacifique. La ville est bordée au nord par le lac Xolotlán, aussi connu sous le nom de lac de Managua,  un vaste plan d'eau de 1042 km², et elle est entourée par des terres volcaniques fertiles mais sismiquement actives. Elle couvre une superficie d'environ 544 km² et se trouve à une altitude moyenne de 82 mètres au-dessus du niveau de la mer. C' est une ville en expansion, et sa croissance rapide a entraîné l'étalement urbain vers les zones périphériques, où se trouvent des quartiers résidentiels, industriels, et commerciaux. Certaines zones de la ville, en particulier le long de la côte du lac et près des collines volcaniques, sont réservées pour les parcs et les espaces verts, qui sont cruciaux pour le drainage et la stabilité écologique de la ville. Population : 1,3 million dhabitants environ.

Le relief de Managua est majoritairement plat, ce qui favorise son expansion urbaine. Cependant, elle possède aussi des collines volcaniques, des lagunes, et des cratères. L'un des points les plus notables est la Laguna de Tiscapa, un cratère volcanique rempli d'eau situé près du centre historique. La Laguna de Nejapa, autre cratère d'origine volcanique, se situe au sud-ouest de la ville. Les terrains volcaniques sont omniprésents autour de Managua, avec le volcan Masaya situé à quelques kilomètres au sud, qui est l'un des volcans les plus actifs de la région et représente un risque constant pour les habitants.

Managua possède un climat tropical de savane, caractérisé par deux saisons : la saison sèche (de novembre à avril) et la saison des pluies (de mai à octobre). La température moyenne annuelle oscille autour de 27 °C, avec des températures pouvant dépasser les 35 °C durant la saison sèche. La ville reçoit en moyenne entre 1000 et 1500 mm de précipitations annuelles, principalement durant la saison des pluies. Les périodes de précipitations intenses peuvent causer des inondations dans certaines zones de la ville mal drainées.

Le lac de Managua, le deuxième plus grand lac du pays après le lac Cocibolca, est un élément géographique central de la ville, influençant non seulement son climat, mais aussi son développement économique et écologique. Malgré sa taille et son importance historique, le lac a été gravement pollué au cours des décennies par les déchets industriels et domestiques, affectant la biodiversité aquatique et la qualité de vie des habitants riverains. Des efforts récents visent à restaurer le lac et à réduire la pollution, mais le défi demeure de taille. Outre le lac de Managua, la ville est traversée par plusieurs rivières et ruisseaux, bien que beaucoup aient été endigués ou canalisés pour faire face aux inondations fréquentes. Les rivières, comme la rivière Tipitapa, qui relie le lac de Managua au lac Cocibolca, jouent un rôle important dans le drainage de la ville. La géographie hydrique est complexe, car Managua est sujette à de fortes pluies saisonnières, créant des inondations qui affectent les quartiers les plus vulnérables, notamment en raison de l'urbanisation rapide.

Managua est située dans une zone de forte activité sismique en raison de sa position sur la ceinture de feu du Pacifique. La ville a été frappée par plusieurs tremblements de terre dévastateurs, notamment ceux de 1931 et 1972, qui ont entraîné la destruction de nombreuses infrastructures et provoqué des pertes humaines considérables. Cette vulnérabilité aux séismes a fortement influencé l'architecture et la planification urbaine de Managua. La ville est construite en grande partie avec des matériaux antisismiques et des bâtiments à étages limités pour réduire les risques liés aux tremblements de terre.

Les défis écologiques de Managua sont importants (pollution du lac de Managua,  gestion des déchets et  préservation des zones naturelles). La ville fait face à une urbanisation souvent non réglementée, créant des bidonvilles et des zones résidentielles informelles exposées aux risques naturels. La pression démographique et le manque de services publics dans certaines zones contribuent à des problèmes de gestion de l'eau, de pollution de l'air, et d'infrastructure insuffisante.

Histoire de Managua.
Avant l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle, la région de Managua était habitée par divers peuples indigènes, notamment les Nicaraos et les Chorotegas, qui vivaient de l'agriculture, de la pêche, et du commerce autour des lacs. Fondée par les Espagnols, la ville de Managua n’était cependant pas un centre colonial majeur. Ce sont les villes de León et de Granada qui jouaient les rôles politiques et économiques prééminents dans le pays. Managua reste une localité modeste jusqu'au milieu du XIXe siècle, lorsque les tensions politiques croissantes entre León, bastion libéral, et Granada, bastion conservateur, mènent les autorités à chercher une solution neutre. En 1852, Managua est choisie comme capitale de la nation en raison de sa position géographique entre León et Granada. Ce choix visait à apaiser les luttes de pouvoir entre les deux villes, chacune ayant à plusieurs reprises tenté d'imposer son hégémonie. Ce statut de capitale apporte à Managua un développement progressif, marqué par l'établissement d'institutions administratives et politiques. Cependant, elle reste une ville modeste jusqu'au début du XXe siècle, principalement en raison de sa dépendance économique vis-à-vis de l'agriculture environnante.

Le début du XXe siècle voit l'urbanisation croissante de Managua, qui attire de nombreux habitants en quête de meilleures conditions de vie. Les infrastructures se modernisent, et la ville devient un centre commercial et culturel du Nicaragua. Cependant, le 31 mars 1931, Managua est frappée par un séisme dévastateur qui cause d'énormes pertes humaines et matérielles. La ville est en grande partie détruite et va être reconstruite avec un nouveau plan urbain. Puis, le 23 décembre 1972, Managua est à nouveau frappée par un séisme encore plus violent. Ce tremblement de terre, d'une magnitude de 6,2, cause la mort de plus de 10 000 personnes et laisse plus de 300 000 habitants sans abri. Cette catastrophe provoque une désorganisation sociale et économique majeure, et les efforts de reconstruction sont minés par la corruption au sein du régime de Somoza, alors au pouvoir. Une grande partie des fonds internationaux d'aide disparaît, ce qui accentue le mécontentement de la population et contribue à l'essor de la révolution sandiniste.

En 1979, la révolution sandiniste renverse la dictature de Somoza, et Managua devient le centre du nouveau gouvernement sandiniste. La ville se transforme en un symbole de résistance et de changement pour de nombreux Nicaraguayens. Cependant, les années 1980 sont marquées par la guerre civile entre les sandinistes et les contras, un groupe de rebelles soutenu par les États-Unis. Cette période de conflits internes nuit au développement de la ville, et les conditions de vie y restent précaires. Après la fin de la guerre civile et l'instauration de la démocratie dans les années 1990, Managua connaît une période de reconstruction et de modernisation progressive. La ville s'étend et de nouveaux quartiers résidentiels et commerciaux voient le jour. Le gouvernement et les investissements privés s'efforcent de relancer l'économie et d'améliorer les infrastructures. Cependant, la répartition inégale des richesses et l'instabilité politique freinent les progrès de Managua.

Au début des années 2000, la ville voit l'émergence de centres commerciaux modernes, de complexes résidentiels, et de bâtiments publics reconstruits. Les autorités s'efforcent d'améliorer les services de base, mais de nombreux quartiers  restent vulnérables aux catastrophes naturelles. Managua est une ville en pleine expansion, mais elle souffre d'une planification urbaine parfois désorganisée en raison de sa croissance rapide et des dommages causés par les séismes. Aujourd'hui, Managua est le centre politique, économique et culturel du Nicaragua. Cependant, elle fait toujours face à des défis importants, notamment des tensions politiques et des difficultés économiques. En 2018, des manifestations massives éclatent contre le gouvernement de Daniel Ortega, et la répression qui s'ensuit plonge Managua dans une nouvelle crise politique.

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Dictionnaire Villes et monuments
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