| Châteaubriant (Castrum Briantii ou Brientii castellum) est une commune de France, dans le département de la Loire-Atlantique, sur la Chère, à 60 kilomètres au Nord de Nantes; 13 000 habitants en 2010. Henri II y rendit en 1551 un édit contre les Protestants. Histoire. Cette ville tire son nom d'un château élevé au XIe siècle par un seigneur breton du nom de Briant ou Brient, comte de Penthièvre, et a donné son nom aux comtes de Châteaubriant. L'un de ses descendants, Geoffroi IV, accompagna saint Louis à la croisade de 1248; il fut blessé et pris à la bataille de Mansourah, et le roi, à cette occasion, aurait remplacé ses armoiries anciennes par un champ de gueules semé de fleurs de lys d'or avec la devise : Mon sang teint les bannières de France. La baronnie de Châteaubriant passa par alliance, au XIVe siècle, à la famille de Dinan et fut possédée successivement depuis par les Laval, les Montmorency et les Bourbon-Condé. - Le Traité de Châteaubriant Le duc d'Orléans se retira en Bretagne à la suite de la découverte du complot qu'il avait formé pour enlever Charles VIII et conclut une alliance avec le duc de Bretagne, le roi des Romains, Alain d'Albret, le comte d'Angoulême, le prince d'Orange et Philippe de Commines. Anne de Beaujeu chercha à détacher du duc de Bretagne les barons qui, depuis la mort de Landais, avaient gouverné au nom du duc et qui s'irritaient de voir François II dominé par des étrangers, par Louis d'Orléans, le prince d'Orange, Dunois et Lescun. Les sires de Rieux, d'Avaugour, de Maupertuis et le vicomte de Rohan, réunis à Châteaubriant, réclamèrent du duc l'expulsion des Français rebelles (février 1487) et acceptèrent l'aide de Charles VIII que leur offraient l'archevêque de Bordeaux (André d'Epinay) et le sire du Bouchage; le roi leur promit un secours de 400 lances et de 4000 fantassins (4 avril 1487) pour qu'ils obtinssent par la force le renvoi du duc d'Orléans. Ce traité était un grand pas vers la réunion du duché à la France. Dès l'année suivante, les seigneurs bretons, inquiets des projets de Charles VIII, se réconcilièrent presque tous avec le duc. (L. Del). | Les Normands et les Bretons coalisés contre Pierre de Dreux furent battus par lui près de Châteaubriant en 1222. La Trémoille s'en empara, en 1488, sur les princes ligués contre Anne de Beaujeu. Henri II y signa en 1551 un édit célèbre. - L'Edit de Châteaubriant L'Edit de Châteaubriant, en 46 articles, fut donné par Henri II à Châteaubriant, le 27 juin 1551, « pour oster, dit Bèze, tout soupçon que le roy voulust favoriser ceux de la religion ». Cet édit, qui renouvelait toutes les précédentes ordonnances rendues contre les réformés, attribuait la connaissance du crime d'hérésie à tous juges présidiaux, en dernier ressort. II punissait des peines les plus sévères les hérétiques et surtout les imprimeurs, vendeurs et colporteurs de livres prohibés, de gravures, peintures et figures contraires « à l'honneur et révérence » des saints ou du clergé. Il portait en outre défense aux personnes illettrées et aux étrangers de toute condition de discuter des matières religieuses, interdisait les envois d'argent dans les pays hérétiques et prononçait la confiscation des biens des émigrés. Ce fut le signal de nombreuses poursuites et d'un redoublement de sévérité. Sleidan rapporte que cet édit fut promulgué à Paris seulement le 7 septembre. De Thou donne la date du 2 sept. (A. Lefranc). | Pendant les guerres de la Ligue la ville fut prise et reprise plusieurs fois. Lors de la Révolution, elle fut occupée en 1793 par les Vendéens et en 1800 par les Chouans. Monuments. Le principal monument de Châteaubriant est son château; il se compose de deux parties distinctes le vieux château et le logis de la Renaissance. Le vieux château, bien que ruiné, a conservé son donjon carré et quatre tours de défense des portes. Certaines de ses parties appartiennent à la construction primitive, c.-a-d. au XIe siècle. Il avait encore une garnison en 1601 et ne fut démantelé qu'à la suite de la révolte d'Henri de Montmorency, baron de Châteaubriant, décapité en 1632. Le château neuf, commencé en 1524 par Jean de Laval, est occupé par la gendarmerie, la prison et le tribunal. Une élegante galerie à arcades en pierres bleues relie le bâtiment principal flanqué de quatre tourelles à un élégant pavillon Renaissance faisant face à l'entrée du vieux château. L'ancienne église Saint-Nicolas, fondée au XIe siècle, et qui avait été reconstruite par Jean de Laval au XVIe, a été démolie au XIXe et remplacée par un vaste édifice de style gothique. Des anciens remparts il n'est resté debout que quelques débris, et les anciens fossés comblés ont été convertis en promenades plantées d'ormes; d'autres promenades ont été ménagées autour du château. Châteaubriant a conservé en assez grand nombre d'anciennes maisons à pignons aigus remontant au XVe et au XVIe siècle. A 1 km environ au Nord-Ouest de la ville se trouve l'église Saint-Jean-de-Béré, prieuré de Marmoutier, fondé en 1114 par Briant II. C'est un bel édifice roman, restauré. (GE). | |