| Le digamma est un caractère d'écriture grecque ancienne, occupant la sixième place dans l'alphabet, et correspondant le plus souvent à la spirante indo-germanique [v]. Les grammairiens anciens l'appelèrent digamma éolique, à cause de sa forme (F) qui représente deux (gamma) superposés, et parce qu'ils en attribuaient spécialement l'usage au dialecte éolien. Son nom est proprement Vau. II est aujourd'hui démontré que ce son existait dans tous les dialectes grecs, tant à l'initiale que dans le corps des mots, mais il disparut de bonne heure dans l'ionien et dans l'attique, et les inscriptions attiques n'en offrent pas d'exemples. Les autres dialectes conservèrent plus longtemps le son et le signe, et lorsque cette lettre cessa de faire partie de l'alphabet, elle fut fréquemment remplacée dans les inscriptions par le devenu spirante; le lexique d'Hésychius nous montre aussi assez souvent le digamma exprimé par . L'étude prosodique des oeuvres d'Homère a depuis longtemps permis de constater la présence du digamma dans l'épopée ionienne, bien que les rédactions que nous possédons des poèmes homériques n'en conservent pas de traces dans l'écriture. Le représentant régulier du digamma initial est, dans la langue classique, l'esprit doux; parfois cependant on rencontre l'esprit rude. (GE). | |