| La crosse est un bâton recourbé et renflé par le bout, avec lequel on chasse soit une pierre, soit une balle. Ce jeu, dont on a retrouvé des traces en France, au Moyen âge, présente des analogies avec le cricket et avec le hockey. Il prête à des combinaisons variées. Nous signalerons les principales. La crosse au pot. Peut se jouer entre un nombre illimité de personnes, mais il est préférable, pour qu'il ne se produise ni confusion ni gène, que le nombre des joueurs ne dépasse pas dix ou douze. On creuse dans le sol autant de trous ou pots qu'il y a de joueurs moins un, disposés en fer à cheval et distants de 2,50 m les uns des autres. Au centre le pot commun, un peu plus grand que les autres, et à 6 m en avant de l'ouverture du fer à cheval le but. Les joueurs, se plaçant au pot commun, lancent leur crosse vers le but, de façon à déterminer l'ordre dans lequel ils choisiront leur pot et aussi pour savoir qui roulera la balle en bois de la grosseur d'une pomme qu'on appelle truie ou gouret. C'est le plus éloigné du but qui remplit ce rôle. Chaque joueur tient son pot avec la crosse. Le rouleur se place au but et lance avec la main la balle près du pot commun et dedans si possible. Tant que la balle est en mouvement, les joueurs peuvent la renvoyer à coups de crosse. Après, ils ne le peuvent, sous peine d'être pris, qu'autant qu'elle a été touchée par la crosse du rouleur. Il s'agit pour les joueurs de chasser la truie aussi loin et aussi fréquemment que possible, lorsqu'elle se trouve à leur portée; pour le rouleur, de s'emparer du pot d'un de ses adversaires. Il peut le faire, soit en mettant sa crosse dans le pot laissé libre par le joueur, dans le temps très court qu'il met à frapper la balle, soit en provoquant un retourne-pot. Il y a retourne-pot quand la balle est introduite dans le pot commun ou lorsqu'elle pénètre dans le pot d'un joueur. En ce cas, tous les joueurs portent vivement leur crosse dans le pot commun ; le dernier arrivé devient rouleur. Ce jeu s'appelle encore la Truie ou le Gouret. La crosse au but. Comme matériel, ce jeu exige une planche de 1,50 m de hauteur, de 0,20 m à 0,25 m de largeur, une crosse et une série de six balles en bois dur. La planche est dressée contre un mur ou tout autre obstacle. Les joueurs se placent à 6, 8 ou 10 m. Le premier, armé de la crosse, lance la série de six balles, de même le second et les autres. Celui qui met le plus de balles dans la planche a gagné la partie. La balle à la crosse. Ce jeu se joue sur une pelouse ou un terrain uni de 95 m. environ sur 45. Les joueurs au nombre de vingt-deux se divisent en deux camps égaux. Chacun est armé d'une crosse. Ils se disposent de la manière suivante : - Jeu de balle à la crosse. - 1, gardiens du but; 3, joueurs avant; 4, joueurs demi-arrière; 5, joueurs arrière; A, balle au centre du terrain. Pour commencer la partie, la balle est placée au centre du terrain et deux joueurs, un de chaque camp, l'attaquent en suivant les formalités suivantes: chaque joueur frappe une fois le sol du bout de sa crosse, puis trois fois la crosse de son adversaire; alors ils attaquent la balle pour l'envoyer chacun du côté du camp opposé. Les autres joueurs attendent à leurs postes et aussitôt que la balle est en jeu, ils cherchent à l'attraper en courant, pour lui donner un nouvel élan vers le but ennemi ou la détourner de leur propre but. Il faut d'abord faire entrer la balle dans les demi-cercles qui entourent les buts, puis, de là, l'envoyer d'un seul coup entre les deux piquets. Le camp qui a envoyé le plus de fois, dans un temps limité à l'avance, sa balle dans le but du camp adverse, a gagné la partie. Il est de règle, pour éviter les accidents, de lever la crosse au-dessus de l'épaule. La crosse canadienne. Le nombre des joueurs est d'ordinaire de vingt-quatre, divisés en deux camps égaux commandés chacun par un capitaine. Le matériel se compose de quatre guidons de 1,80 m de haut pour marquer les deux buts; d'une crosse par joueur, d'une balle en éponge de caoutchouc. La crosse ici est toute spéciale. C'est une longue canne recourbée à sa partie inférieure et munie dans sa concavité d'un filet en cuir de boeuf. Elle se tient à deux mains et sert à rattraper la balle à terre, à l'arrêter à la volée, à l'emporter en courant, à la lancer vers le but. Le terrain uni, de préférence gazonné, doit avoir au minimum 60 m de long sur 30 m de large. Aux quatre angles, on plante un piquet. Les deux grands côtés du parallélogramme s'appellent lignes de côtés, les deux autres, lignes de but. Les buts ont 1,80 m de long. Devant chaque ligne de but et à la distance de 1,80 m, on trace, en prenant pour centre le milieu des guidons, un demi-cercle (cercle de but). Il s'agit pour chacun des deux camps de faire passer la balle, en la lançant avec la crosse, entre les guidons du but adverse. On ne doit jamais toucher la balle du pied, ni de la main. On ouvre la partie en plaçant la balle au milieu du jeu. Les capitaines prennent position des deux côtés de cette balle et procèdent à la cérémonie du croisé, c.-à-d. qu'ils alignent leur crosses parallèlement, de manière qu'elles soient couchées à terre sur le côté du bois, puis au signal d'un arbitre, ils la relèvent vivement en cherchant à s'emparer de la balle. Dès qu'elle a été touchée, tous les joueurs peuvent prendre part à la lutte. (GE). | |