| Vitellius, empereur romain, en 69 ap. J.-C. Vitellius (Aulus Vitellius) naquit le 14 septembre de l'an 15 ap. J.-C. à Luceria. Son père L. Vitellius fut trois fois consul et censeur. Lui-même exerça le consulat pendant les six premiers mois de l'année 48. Il fut ensuite proconsul d'Afrique pendant un an, peut-être en 60-61; l'année suivante, il resta dans cette province comme légat de son frère, L. Vitellius, qui lui avait succédé dans le proconsulat. A la fin de l'année 68, Vitellius reçut le commandement des légions de la Germanie inférieure; en janvier 69, il fut proclamé par elles empereur. Toutes les troupes de Gaule, de Bretagne, de Germanie, de Rétie prirent parti pour lui. Vitellius marcha alors sur l'Italie et Rome, où les prétoriens avaient donné la pourpre à Othon. Ses deux généraux, Caecina et Valens, franchirent les Alpes et rencontrèrent l'armée d'Othon à Bedriacum, au Nord du Pô, entre Crémone et Mantoue (14 avril 69). Othon fut complètement vaincu; une grande partie de ses soldats l'abandonnèrent, et lui-même se tua quelques jours plus tard. Mais Vitellius n'avait pas encore atteint Rome, qu'en Orient Vespasien était salué empereur par l'armée de Judée et les légions de Syrie. Au même moment, en Germanie et dans la Gaule Belgique, éclatait la révolte formidable de Civilis. - Vitellius. (buste antique, galerie des Offices). Vitellius envoya contre Antonius Primus, général de Vespasien, son lieutenant Caecina. Celui-ci fit défection, et les troupes restées fidèles à Vitellius furent vaincues à Crémone. Lorsque l'armée de Vespasien, poursuivant sa marche victorieuse, arriva près de Rome, Vitellius, pour garder la vie sauve voulut abdiquer. Mais la populace romaine ne le lui permit pas; un combat atroce s'engagea dans les rues mêmes de la ville entre les partisans de Vitellius et ceux de Vespasien. Le Capitole fut incendié; Vitellius, surpris au moment où il cherchait à fuir, fut égorgé près du Forum (20 décembre 69). Vitellius ne manquait pas de talents administratifs ; son proconsulat en Afrique avait été intègre et avait laissé dans la province un bon souvenir. Mais il avait aussi des vices grossiers, auxquels il avait dû la faveur dont il jouit auprès de Caligula et de Néron; ivrogne, glouton, débauché, il était ruiné et perdu de dettes, quand il fut salué empereur. (J. T.). | |