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Sédillot (J. J. Emmanuel). - Orientaliste et astronome, né en 1777 à Enghien-Montmorency, mort en 1832, fut professeur-adjoint de turc à l'École des langues orientales, puis secrétaire de l'école attachée à la Bibliothèque du roi, et astronome-adjoint au Bureau des Longitudes. Il seconda Delambre et Laplace dans leurs recherches, traduisit de l'arabe plusieurs livres précieux, notamment le traité d'Aboul-Hassan-Ali sur la construction des instruments astronomiques, et rédigea d'intéressantes dissertations sur divers points d'histoire et de critique orientales.
Sédillot (Louis-Pierre-Eugène Amélie), fils du précédent, mathématicien et orientaliste français, né à Paris le 23 juin 1808, mort en 1875, tenait de son père le goût des mathématiques et des lettres orientales. D'abord professeur d'histoire aux collèges Bourbon, Henri IV et Saint-Louis, il succéda à son père comme secrétaire du Collège de France et de l'École des langues orientales vivantes (1832) et s'occupa de publier ses travaux restés inédits; puis il fit paraître une foule de mémoires dont les principaux sont le Mémoire sur les instruments astronomiques des Arabes (1841-1844); Sur les systèmes géographiques des Grecs et des Arabes (1842); Matériaux pour servir à l'histoire comparée des sciences mathématiques (1845-50); Prolégomènes des tables astronomiques d'Oloug-beg (1846-1853); Histoire des Arabes (1854), qui contient un tableau intéressant du mouvement scientifique et littéraire en Orient, mais n'est plus au courant de la science; un nombre considérable de notices parues dans différents recueils, et dont quelques-unes sont consacrées à la polémique qui divisa Sédillot, Libri et J.-B. Biot et qui empêcha le premier d'obtenir les satisfactions qu'il était en droit d'attendre de ses recherches ardues. Sédillot a montré que la troisième inégalité lunaire, appelée variation par Tycho-Brahe, avait été reconnue par l'astronome arabe Aboul-Wafa; il a établi que l'astronomie indienne et chinoise provenait des Grecs dont les Arabes ont été les héritiers au Moyen âge; il a montré, en étudiant les travaux de ceux-ci, qu'Hipparque avait eu une idée plus exacte de la précession des équinoxes qu'on ne le supposait généralement; il a émis, dans son Mémoire sur l'origine de nos chiffres (1865), l'idée que les chiffres appelés indiens par les Arabes ne sont que les chiffres romains du système de l'abacus, abrégés. Il écrivit aussi, en 1828, sous le pseudonyme de Lamst, un Manuel de la bourse (quelques exemplaires de la 5e éd. portent le véritable nom). (Cl. H).


En Bibliothèque - G. Dugat, Histoire des orientalistes de l'Europe, t. 1, p. 121. - Le prince B. Boncompagni, Catalogo dei favori di L.-Am. Sedillot; Rome, 1877 (114 ouvrages cités); Des Travaux de M. L.-Am. Sédillot; Paris, sans date.
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