| Parry (Sir William Edward), navigateur né à Bath le 19 décembre1790, mort aux eaux d'Ems le 8 juillet 1855. Fils d'un médecin, il s'engagea à dix-huit ans dans la flotte anglaise et fit campagne, jusqu'en 1814, sur les côtes de France, sur celles des États-Unis et dans la Baltique, occupant ses loisirs à étudier l'astronomie et la science nautique. En 1847, il projeta de prendre part à une expédition qui se préparait pour remonter le Congo; mais, empoché par un contretemps de la rejoindre, il se rabattit sur une autre expédition qui devait tenter, sous la direction du capitaine John Ross, de découvrir, dans les mers polaires, un passage Nord-Ouest et partit, l'année suivante, à bord de l'Alexander, en qualité de lieutenant. On n'alla pas plus loin que le détroit de Lancastre, Ross ayant cru apercevoir des montagnes qui lui barraient la route, et, six mois après, on était de retour en Angleterre. Cependant, Parry était convaincu que les obstacles qui avaient arrêté Ross étaient purement imaginaires. Il s'en ouvrit, à peine débarqué, à l'amirauté, et une seconde expédition fut décidée. Parry en reçut la direction. Il quitta Londres, le 11 mai 1819, avec deux navires, l'Hécla et le Griper, ce dernier, aux ordres du capitaine Liddou, atteignit, le 21 juillet, par le détroit de Davis et, la baie de Baffin, le détroit de Lancastre, obstrué par des masses de glaces flottantes, n'en alla pas moins de l'avant et s'avança jusqu'à 113° 54' Ouest, découvrant successivement le canal de Prince-Régent, le détroit de Barrow, le canal de Wellington et l'île de Melville, où il fut bloqué cinq mois (24 septembre 1819 - 7 février 1820). La fatigue de son équipage ne lui permit pas d'avancer davantage vers l'ouest. Au mois de novembre, il était de retour en Angleterre et il reçut la prime de 50000 livres sterl. (425 000 F de l'époque) promise par le gouvernement anglais à celui de ses sujets qui franchirait le 110e degré Ouest. Deux nouvelles expéditions, qu'il entreprit avec le Fury et l'Hécla, furent moins heureuses. La première, qui dura deux ans et demi (mai 1821 - octobre 1823), fut dirigée par le détroit d'Hudson; elle amena la découverte du détroit de Fury-et-Hécla, entre le promontoire de Melville et la terre de Cockburn, mais, à deux reprises, les navires furent emprisonnés dans les glaces, et on dut revenir après dix-sept mois de rigoureuse captivité. La seconde (mai 1824 - octobre 1825) se borna à l'exploration du canal Prince-Régent; l'Hécla revint seul, le Fury ayant été brisé par une banquise, sans perdre d'ailleurs un seul homme. Parry désespéra d'arriver à jamais découvrir le passage du Nord-Ouest. Il dirigea alors ses regards vers le pôle et, amirauté ayant approuvé le plan qu'il lui soumit, il partit, le 3 avril 1827, avec l'Hécla. Le 21,juin, il jeta l'ancre sur la côte Nord du Spitzberg et, le Lendemain, il s'aventura, avec James Ross, le neveu de son ancien chef, sur deux bateaux plats, spécialement construits, qu'ils parvinrent à mener, en cheminant à travers les glaces flottantes on en les tramant sur les banquises, jusqu'à 82° 45' N. (23 juillet 1827). Ils rejoignirent l'Hécla, le 21 août, après une absence de soixante jours et ils rentrèrent à Londres au mois de septembre. Ce fut la dernière expédition polaire de Parry. Il fut, fait chevalier (1829), nommé hydrographe de l'amirauté, puis commissaire de la société australienne d'agriculture, et, en cette dernière qualité, il alla résider cinq ans à Port-Stephens (1829-34). En 1837, il fut pourvu de l'emploi d'inspecteur des machines à vapeur de la marine. Il démissionna en 1846, pour vivre désormais dans la retraits, et il fut promu en 1852 contre-amiral. En 1853, il reçut le titre, d'ailleurs purement honorifique, de vice-gouverneur de l'hôpital de la marine, à Greenwich.
| En bibliothèque - Les relations de ses voyages, publiées successivement par les soins de l'amirauté, ont été réunies ensuite sous le titre Four voyages to the North-Pole. (Londres, 1833, 5 vol.). Il en existe une traduction française par Defauconpret (Quatre expéditions au pôle Nord). Edw. Parry, Memoir of sir W.-E. Parry; Oxford, 1857. | | |