| Mazzini (Giusepe), homme politique italien, né à Gênes en 1808, mort en 1872. Il étudia le droit, mais quitta bientôt le barreau pour la littérature et la politique, et débuta par des articles de journaux et de revues, où il soutenait le mouvement romantique imprimé par Manzoni à la littérature italienne. Il s'affilia en 1830 aux Carbonari; fut arrêté, et, après six mois de prison, condamné à quitter l'Italie. Retiré à Marseille, il y fonda en 1831 la société dite la jeune Italie, qui avait pour devise Dio e popolo, et pour but l'affranchissement de l'Italie, l'établissement d'une société démocratique et la lutte contre le catholicisme. Il souleva en Piémont des mouvements insurrectionnels, qui furent écrasés (1833 et 1834); vécut plusieurs années en Suisse, puis à Londres, d'où il s'entendait avec les comités révolutionnaires de Paris, et revint, après la révolution de 1848, en Italie pour y organiser une propagande nationale et républicaine. Après le meurtre de Rossi et la fuite du pape à Gaëte, il vint proclamer à Rome la république, et fut nommé dictateur avec deux collègues, Armellini et Safti, inspira la constitution républicaine qui fut rédigée par une assemblée constituante, et fut l'âme de la résistance contre l'expédition française de 1849. Réfugié de nouveau à Londres, il y présida le comité national italien; vint en 1863 provoquer sans succès à Milan une insurrection contre la domination autrichienne, sut échapper aux recherches de la police, et revint à Londres continuer son oeuvre révolutionnaire. L'affranchissement de l'Italie s'accomplit en 1859, grâce à la politique du comte de Cavour; et son unité se fit dans les années suivantes au profit du roi Victor-Emmanuel et en dehors de l'influence de Mazzini, qui fut accusé d'avoir mis, dans l'intérêt de la cause républicaine, des entraves au succès de la cause nationale. Mazzini était le représentant le plus célèbre et le plus original de l'esprit révolutionnaire en Europe : il avait une rare puissance pour trouver des instruments résolus et dévoués; il était éloquent, et exerçait un grand prestige par sa tenue austère et par la rigidité de sa vie privée. On lui a reproché d'avoir rarement payé de sa personne dans les soulèvements qu'il provoquait et de n'avoir pas reculé, pour l'exécution de ses desseins, devant l'idée de l'assassinat : il fut impliqué en 1857 et en 1864 dans des complots contre la vie de Napoléon III. | |