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Martin IV

Martin IV, Simon de Brion ou de Brie, est le 194e'pape. Il fut élu le 22 février 1281, et est mort le 28 mars 1285. Il est incontestable qu'il était né en France. Mais en quelle province? Suivant plusieurs historiens, en Touraine, au château de Montpensier; suivant une chronique de Sens, à Montpilloi (Mons Pilgoti), près de Bavon, en Champagne. D'après certaines  recherches, il semble que le lieu de sa naissance serait Mainpincien, paroisse d'Andrezel, dans la Brie champenoise, où sa famille possédait la seigneurie de Donnemarie-en-Montois. Il avait été chanoine et trésorier de l'église de Saint-Martin de Tours, ce qui l'engagea, dit-on, à prendre le nom de Martin quand il fut élu pape. 

Créé cardinal-prêtre au titre de Sainte-Cécile (1261) par Urbain IV, Champenois comme lui, il avait été envoyé comme légat en France, et il s'y était occupé des affaires de l'Université. A la mort de Nicolas III, de la maison des Orsini (22 septembre 1280), le conclave se trouva divisé en deux partis, l'un inféodé à Charles d'Anjou, l'autre, dirigé par deux cardinaux de la maison des Orsini et fidèle à la politique contraire, qui avait été celle de Nicolas. L'élection n'eut lieu qu'après six mois de vacance du siège, et lorsque les cardinaux Orsini eurent été expulsés par une série de violences provoquées et soutenues par Riccardo degli Annibaldeschi, podestat de Viterbe

En même temps se produisirent à Rome des troubles à la suite desquels l'office sénatorial fut partagé entre les familles rivales des Orsini et des Annibaldeschi. Après des tentatives de pacification qui échouèrent contre la haine des partis, il fut résolu que le pape reprendrait le complet gouvernement de la ville. Il abolit l'ordonnance de Nicolas III qui prescrivait que l'office de sénateur ne serait confié à aucun étranger, empereur, roi, marquis, comte ou baron, mais seulement à des Romains dont les principales possessions seraient situées sur le territoire de la ville. Les deux sénateurs Pietro dei Conti et Gentili dei Orsoni durent renoncer à leurs fonctions; elle furent remises à Martin, non à raison de sa dignité papale, mais en considération de sa personne, pour être exercées durant toute sa vie, soit qu'il administrât lui-même, soit qu'il déléguât ses pouvoirs à un ou à plusieurs représentants (10 mars 1281). Le pape nomma sénateur Philippe de Lavena, mais en même temps il attribua à Charles d'Anjou toute l'autorité dont le peuple l'avait investi, et aux gens de roi l'administration de toutes les possessions territoriales de l'Eglise

Lorsque la puissance de Charles d'Anjou subit le terrible coup que lui infligèrent les Vêpres siciliennes (30 mars 1282), l'autorité du pape qui suivait sa fortune fut gravement compromise. Ce fut en vain qu'il excommunia (18 novembre) Pierre d'Aragon, comme instigateur du massacre, et qu'ensuite il le déposa et fit prêcher une croisade contre lui, Charles d'Anjou ne put reconquérir la Sicile. Dès l'annonce de la révolte des Siciliens, les Orsini soulevèrent les Romains contre les Annibaldeschi qui s'étaient alliés au vicaire du roi Charles (avril 1282). Ces troubles contraignirent le pape à se retirer en Toscane, où il passa le reste de son pontificat, ne conservant les apparences du pouvoir sur Rome que moyennant de larges concessions. (E.-H. V.).

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Dictionnaire biographique
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