| Iriarte (Ignacio), peintre né à Azcoitia, province de Guipuzcoa (Espagne), en 1620, mort à Séville en 1685. Venu à vingt-deux ans à Séville, possédant déjà quelques principes de son art, il entra dans l'atelier du farouche Herrera el Viejo. Celui-ci en fit un coloriste, mais il ne put jamais lui apprendre à dessiner correctement la figure humaine. Se jugeant lui-même inhabile à composer de grandes pages religieuses, Iriarte se renferma dans un genre où il excella le paysage, mais le paysage comme le comprenaient les peintres espagnols du XVIIIe siècle, c.-à-d. composé, non observé sur nature et, partant, sans vérité : c'était, en somme, le paysage historique et surtout décoratif, plus ou moins exact dans les détails, mais absolument conventionnel dans l'ensemble, arrangé et conçu uniquement en vue de l'effet. Ce genre admis, il faut reconnaître qu'Iriarte a su y apporter une grande fécondité d'invention, beaucoup de facilité et de verve, et surtout une grande souplesse dans l'exécution. Il semble s'être assimilé le coloris harmonieux et doux de Murillo qui, d'ailleurs, a très souvent animé de quelque scène, empruntée aux histoires sacrées, les paysages d'Iriarte. Il contribua à l'établissement de l'Académie de dessin, dont Murillo fut le fondateur à Séville en 1660. Le musée du Prado, à Madrid, renferme quatre paysages sans figures dus à son pinceau le plus moelleux et tous d'un grand charme de coloris (L'Espagne au XVIIIe siècle). (P. L.). | |