.
-

Les Trophées
José-Maria de Hérédia

Le Chevrier

Hérédia
Ô berger, ne suis pas dans cet âpre ravin
Les bonds capricieux de ce bouc indocile;
Aux pentes du Ménale, où l'été nous exile,
La nuit monte trop vite et ton espoir est vain.

Restons ici, veux-tu? J'ai des figues, du vin.
Nous attendrons le jour en ce sauvage asile.
Mais parle bas. Les Dieux sont partout, ô Mnasyle!
Hécate nous regarde avec son oeil divin.

Ce trou d'ombre là-bas est l'antre où se retire
Le Démon familier des hauts lieux, le Satyre;
Peut-être il sortira, si nous ne l'effrayons.

Entends-tu le pipeau qui chante sur ses lèvres?
C'est lui! Sa double corne accroche les rayons,
Et, vois, au clair de lune il fait danser mes chèvres!

.


[Littérature][Textes][Bibliothèque]
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2012. - Reproduction interdite.