| Fruela ou Froïla Ier est un roi wisigoth des Asturies et Léon, fils et successeur d'Alphonse Ier le Catholique, proclamé en 757, assassiné en 768. Il était d'un caractère âpre et violent, asper moribus fuit, dit un chroniqueur, mais énergique et courageux comme il convenait au chef de guerre d'un Etat sans cesse envahi par les Maures, combattant pour son existence. Froïla fonda Oviedo, reconquit Zamora, vainquit les Maures à plusieurs reprises, entre autres à Pontumio, en Galice; leur chef, Omar, fils d'Abd-er-Rahman-ibn-Hicham, fait prisonnier dans la lutte, fut mis à mort; 54,000 Musulmans seraient tombés en cette seule journée. Les Vascons s'étant soulevés, il les battit, dépeupla leur pays et épousa une jeune fille de leur nation, Munia, capturée pendant cette guerre, dont il eut un fils, Alphonse Il le Chaste. Il vainquit de même les Galiciens révoltés et les traita avec sa rudesse ordinaire. Plus tard, jaloux de son frère Vimaran, il le tua de ses propres mains, mais périt massacré par les amis du mort. On l'enterra dans Oviedo avec la reine Munia. Il eut pour successeur son cousin Aurelio, l'un des meurtriers. Tels sont les récits des historiens, espagnols. Suivant les auteurs arabes, Froïla, loin d'être victorieux des Musulmans, payait tribut au calife de Cordoue. Abd-er-Rahman Ier aurait accordé la paix aux Chrétiens pendant cinq années, moyennant dix mille onces d'or, dix mille livres d'argent, autant de chevaux et de mulets, mille hauberts, un égal nombre de lances et d'épées que les Asturiens devaient apporter tous les ans à Cordoue (142 de l'hégire, ou 759). Vers la fin du règne de Froïla (765), les chefs maures de la frontière auraient « visité » les terres de Galice, c.-à-d. y seraient entrés pour piller et faire des prisonniers. Au retour, ils rapportèrent que les Galiciens étaient les plus braves d'entre tous les chrétiens, et vivaient en bêtes fauves, dans les montagnes du Nord, crasseux et vêtus de peaux. On peut supposer que leur incursion ne s'accomplit pas sans rencontrer une résistance acharnée. (Lucien Dollfus). | |