| Mathieu Feydeau est un théologien français, né à Paris en 16416, mort à Annonay le 24 juillet 1694. Docteur en théologie, il fut expulsé de la Sorbonne à cause de ses opinions jansénistes qui l'exposèrent toute sa vie à une multitude de persécutions. Ami d'Arnauld, il refusa de souscrire à sa condamnation. Il a laissé un certain nombre d'ouvrages parmi lesquels nous citerons : Méditations sur les principales obligations du chrétien (Paris, 1649); Catéchisme de la grâce (1650); Méditation sur l'histoire et la concorde des Évangiles (Bruxelles, 1673, 2 volumes). Son frère Claude Feydeau (1580-1650), supérieur des religieuses de la Visitation, a laissé une Oraison funèbre de Cl. Duret (1608). Un de ses parents, Henri Feydeau de Brou (1655-1706), fut évêque d'Amiens (1687). | |
| Ernest Aimé Feydeau est un écrivain français, né à Paris le 16 mars 1821, mort à Paris le 29 octobre 1873. Après avoir débuté par un volume de poésies, les Nationales (1844), il s'occupa simultanément d'affaires financières et de recherches archéologiques. II avait entrepris une publication considérable restée inachevée : Histoire générale des usages funèbres et des sépultures des peuples anciens (1857-1861, 22 livres grand in-4, planches), lorsqu'il écrivit une curieuse analyse psychologique : Fanny (1858) qui eut plus de trente éditions en quelques années, et que suivit toute une série de romans dont aucun n'obtint la même vogue : Daniel (1859, 2 volumes); Catherine d'Overmeire (1860, 2 volumes); Sylvie (1861); Un Début à l'Opéra, première partie d'une trilogie dont Monsieur de Saint-Bertrand et le Mari de la Danseuse formaient le complément (1863, 3 volumes); le Secret du bonheur (1864, 2 volumes); la Comtesse de Chalis ou les Moeurs du jour (1867); le Roman d'une jeune mariée (1867); les Aventures du baron de Féreste (1869); les Amours tragiques (1870); le Lion devenu vieux (1872); Mémoires d'un coulissier (1873). Citons à part : les Quatre Saisons, étude d'après nature (1858), sorte de poème en prose; Alger, étude (1862); Du Luxe, des Femmes, des Moeurs, de la Littérature et de la Vertu (1866); Consolation (1872, portrait); l'Allemagne en 1871 (1872); Théophile Gautier, souvenirs intimes (1873, portrait). Ernest Feydeau avait fait représenter avec succès en 1869 au Vaudeville Monsieur de Saint-Bertrand, comédie en quatre actes, et publié Un Coup de Bourse, comédie en cinq actes (1868). En 1865, il fut un moment rédacteur en chef de l'Epoque, journal politique quotidien, et fonda en 1869 la Revue internationale de l'art et de la curiosité. (M. Tx.). - Rivalité « Lorsque le dîner fut fini et que les convives eurent été s'asseoir dans le salon autour des tables de whist, lentement je me rapprochai de Fanny qui se chauffait les pieds devant le feu. M'accoudant au rebord de la cheminée, j'entremêlais de choses banales prononcées à voix haute les paroles de tendresse que je lui adressais tout bas. De ma place, je voyais le dos des joueurs inclinés vers les tables où brillaient doucement, enfermées sous les abat-jour, les bougies enfoncées dans de lourds flambeaux d'argent; j'entendais le bruit des jetons de nacre et le murmure des mots couverts que les partenaires échangeaient entre eux. Je comptais que nous pourrions ainsi deviser de nous tout à notre aise, avec un peu d'habileté, la maîtresse de la maison s'étant assise, au fond de la pièce, devant le piano dont elle effleurait les touches du bout des doigts. Et c'était un charme nouveau ajouté à tant d'autres que celui des accords assoupis tremblant dans l'air, en même temps que les mélodies secrètes de l'amour, plus mélodieuses encore, chantaient en nous. Mais, se détachant soudain du groupe des joueurs derrière lequel jusqu'alors il s'était tenu debout, mon rival s'avança vers nous d'un air affable et, le plus naturellement du monde, nous demanda de quoi nous parlions. Avec une politesse exquise qui excluait toute forme familière et nous tenait à distance l'un de l'autre comme il l'entendait, mais avec une tranquillité d'accent et une manière courtoise, il se mit immédiatement à conduire le discours, et je ne pus m'empêcher de le suivre. A travers les doux éclats de la musique, les tendresses des vibrations assourdies dont il ne se souciait guère, il me parla de chasse, de théâtre, de chevaux, que sais-je! ne daignant même pas pénétrer jusqu'au coeur les sujets oiseux que j'avais imprudemment choisis, mais qu'il me condamnait maintenant à poursuivre, comme s'ils eussent été les seuls qu'il jugeât dignes de moi. Je lui fis deux ou trois réponses assez fines, et il applaudit du regard en m'honorant d'un demi-salut. Ainsi j'étais pour lui un assez futile instrument dont il caressait les cordes, en se jouant, du bout des doigts... » (E. Feydeau, Fanny). | |
| Georges Feydeau, fils du précédent, né à Paris le 8 décembre1862, mort le 5 juin 1921 à Rueil-Malmaison. Auteur d'un certain nombre de monologues en vers et en prose, il a donné, soit seul, soit avec Maurice Desvallières ou Raoul Toché, quelques vaudevilles dont plusieurs ont obtenu un succès prolongé : Tailleur pour dames, comédie en trois actes (1888); Monsieur chasse! (Palais-Royal, 1892); le Système Ribadier (ibid., 1892); Un fil à la patte (1894); Le Dindon (1896); Séance de nuit (1897); La Duchesse des Folies-Bergère (1902); La Puce à l'oreille (1907); On purge bébé (1910), etc. |