| Dimasqui, Schems'-ed-Din Mohammed (Schems'-ed Din Abou-Abdallah Mohammed Ibn Abi Thaleb el Ansari). - Nous devons à Schems'-ed-Din Mohammed de Damas la cosmographie intitulée l'Élu du temps, qui traite des merveilles de la Terre et de la mer. Hajji-Chalfa, en faisant mention de l'oeuvre dont nous avons donné le titre, en cite, selon sa coutume, le commencement, et nous fait connaître le nom complet de l'auteur : il était Sofi et lmâm de la ville de Raboué située aux environs de Damas. Malheureusement l'année de sa mort a été omise, et de cette manière nous serions toujours dans la même incertitude, si Reinaud n'en eût fixé la date d'après la chronique de Hassan, fils d'Omar, à l'an 727 de l'hégire (1327 de J.-C.). Cette époque semble la seule vraie, suivant plusieurs notices que nous avons trouvées dans l'oeuvre même : l'auteur ne peut en aucune manière appartenir au XVIe siècle, puisque la description de la célèbre église Aya Sofia (Sainte-Sophie) "Qu'il nomme al-kenisa" (c'est-à-dire l'église), se termina par cette prière : "Que Dieu par sa grâce et sa bonté la rende l'habitation de l'Islam! " Souhait qui après l'an 1453, serait tout à fait superflu. De la même manière, un gouvernement musulman est mentionné dans l'article de Grenade, l'auteur s'exprimant comme il suit : "Après que les Francs se furent emparés de la plus grande partie de la péninsule, les habitants se réfugièrent à Grenade, qui dès lors fut la capitale; les Benou-Menâd, de la tribu Sanhadgite, y avaient fixé leur résidence et l'avaient reconstruite." En l'an 1492, Grenade étant occupée par les chrétiens, les derniers Maures furent expulsés de l'Espagne. Enfin notre auteur indique bien clairement l'époque où il vécut en parlant d'êtres fabuleux appelée "nisnâs", nom sous lequel sans doute il désignait une espèce d'orang-outang qui se trouve dans la partie méridionale de l'Arabie. Voici ce qu'en dit Dimasqui ( man. ar. n° 581 de l'ancien fonds, fol. 116a) : "Je rencontrai le moufti de Mansour, roi de Ramat, Ahmed-el-Charuf, en pèlerinage dans la province de Yémen, où il séjournait depuis deux ans chez le prince de la contrée. Il me raconta cette aventure : Un jour que le prince allait à la chasse, il m'avait pris comme compagnon; après être arrivé sur le terrain de la chasse, on me donna un chien et l'on me posta avec l'ordre de le lâcher aussitôt que le nisnàs arriverait. Bientôt se présenta l'animal, la barbe blanche et courant sur un pied..." Le roi de Hamat ici mentionné, Mansour, est l'oncle du célèbre géographe Aboufélda, qui mourut l'an de l'hégire 683 (184 de J.-C.), date qui correspond à l'époque de la vie de notre auteur, dont la mort, comme nous avons vu, arriva, selon Reinaud en 1327. Ainsi Dimasqui est contemporain d'Aboulféda et appartient aux XIIIe et XIVe siècles. (A19). | |