| Covillard (Joseph). - Chirurgien de Montélimart, en Dauphiné, où il exerça son art avec éclat, ainsi que dans les provinces voisines. Il était appelé au loin pour les grandes opérations. On voit dans ses écrits qu'il était en liaison avec les médecins, et les chirurgiens les plus renommés de Lyon, et qu'il consultait avec eux dans les cas difficiles ou extraordinaires. On a de lui : 1° Observations iatro-chirurgiques, pleines de remarques curieuses et Événements singuliers, Lyon, 1639, in-8; 2°) Le chirurgien opérateur, Lyon, 1633, in-8°; idem, 2e édition, 1640, in-8°. Les observations de Covillard sont toutes intéressantes, soit par la singularité des cas qu'elles offrent, soit par la manière dont cet auteur a su les présenter. Le recueil en était devenu si rare qu'il manquait dans beaucoup de bibliothèques, ce qui détermina Thomassin à en publier une nouvelle édition, Strasbourg, 1791, in-8°, avec des additions considérables, dans lesquelles il est dit que Covillard est un de ceux qui ont pratiqué la lithotomie avec le plus de succès au cours du XVIIe siècle. Nourri de la doctrine de Franco, qui avait publié sa méthode plus de soixante ans auparavant, éclairé des lumières de l'anatomie, il portait, dans la pratique, des yeux clairvoyants, un esprit cultivé et pénétrant, et cette connaissance de toutes les finesses de l'art, sans laquelle on ne peut avoir que des succès médiocres. Le second ouvrage de Covillard est beaucoup moins intéressant; cependant il contient des choses précieuses sur plusieurs opérations importantes de chirurgie et particulièrement sur la lithotomie. On y voyait qu'il pratiquait le grand appareil un peu différemment des autres lithotumistes. Il paraît qu'il plaçait son incision un peu plus bas qu'elle ne se faisait alors, et qu'il entamait le col de la vessie. Un fameux chirurgien du XVIIIe siècle, Houstet, assure que la manière dont Covillard pratiquait le grand appareil ne diffère pas de l'opération qu'on appelle aujourd'hui appareil latéral, et que quelques-une croient de nouvelle invention. Cependant Thomassin, éditeur de Covillard, ne souscrit past entièrement au jugement de Houstet en faveur de ce chirurgien; il adjuge la découverte de l'appareil latéral à Pierre Franco, qui vivait près d'un siècle avant Covillard. (W-s). | |