Baudelaire 1857 | La musique souvent me prend comme une mer! Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets à la voile; La poitrine en avant et les poumons gonflés Comme de la toile, J'escalade le dos des flots amoncelés Que la nuit me voile; Je sens vibrer en moi toutes les passions D'un vaisseau qui souffre; Le bon vent, la tempête et ses convulsions Sur l'immense gouffre Me bercent. - D'autres fois, calme plat, grand mimoir De mon désespoir! | |