Baudelaire 1857 | Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux : Retiens les griffes de ta patte, Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux, Mêlés de métal et d'agate. Lorsque mes doigts caressent à loisir Ta tête et ton dos élastique, Et que ma main s'enivre du plaisir De palper ton corps électrique, Je vois ma femme en esprit; son regard, Comme le tien, aimable bête, Profond et froid, coupe et fend comme un dard. Et, des pieds jusques à la tête, Un air subtil, un dangereux parfum Nagent autour de son corps brun. | |