Baudelaire 1857 | Vous avez empoigné les crins de la Déesse Avec un tel poignet, qu'on vous eût pris, à voir Et cet air de maîtrise et ce beau nonchaloir, Pour un : jeune ruffian terrassant sa maîtresse. L'oeil clair et plein du feu de la précocité, Vous avez prélassé votre orgueil d'architecte Dans des constructions dont l'audace correcte Fait voir quelle sera votre maturité. Poète, notre sang nous fuit par chaque pore; Est-ce que par hasard la robe du Centaure,. Qui changeait toute veine en funèbre ruisseau, Était teinte trois fois dans les baves subtiles De ces vindicatifs et monstrueux reptiles Que le petit Hercule étranglait au berceau? | |