| Aroux (Eugène), littérateur né à Rome le 21 octobre 1793, mort le 17 octobre 1859. Il fut nommé procureur du roi en 1830 et destitué en 1832 pour le libéralisme de ses opinions. De 1831 à 1837, il représenta à la Chambre des députés une des circonscriptions de la ville de Dieppe. Aroux, après avoir publié des traductions en vers, les Amours des anges, de Thomas More (1829); le Paradis perdu (1842)); la Divine comédie(1842), se fit une réputation d'excentrique littéraire en écrivant sur Dante une quantité de brochures destinées à prouver que le poète de l'Enfer était un hérétique; elles sont curieuses, surtout par les titres : Clef de la comédie anti-catholique de Dante Alighieri, pasteur de l'Eglise albigeoise dans la ville de Florence, affilié à l'ordre du Temple, donnant l'explication du langage symbolique des fidèles d'amour dans les compositions lyriques, romans et épopées chevaleresques des troubadours, 1856, in-8; Dante hérétique, révolutionnaire et socialiste. Révélations d'un catholique sur le Moyen Âge, 1854, in-8; l'Hérésie de Dante, démontrée par Francesca de Rimini, devenue un moyen de propagande vaudoise, et coup d'oeil sur les romans du Saint Graal, 1857, in-8 ; Preuves de l'hérésie de Dante, notamment au sujet d'une fusion opérée en 1312 entre la massenie albigeoise, le Temple et les Gibelins, 1857, in-8; les Mystères de la Chevalerie et de l'amour platonique au moyen âge, 1858, in-8; le Paradis de Dante, illumine à giorno. Dénouement tout maçonnique de sa comédie albigeoise, 1857, in-8. L'absurdité des rêveries d'Aroux se démontre à chaque page de ses élucubrations pour qui connaît Dante et la société italienne du XIVe siècle. Il a fait une meilleure oeuvre en traduisant l'Histoire universelle de Cantu avec la collaboration de P.- S. Léopardi, 1843-1830, 20 vol. in-8. On ne peut cependant lui refuser une vaste érudition et, çà et là, des vues originales; ses livres peuvent se consulter avec fruit, non pas sur Dante, mais sur l'histoire des hérésies au Moyen âge. (R. G.). | |