| Khotba. - Sorte de prône qui se dit dans chaque grande mosquée à l'issue de la grande prière du vendredi. A l'origine, c'était le calife lui-même qui, dans une courte invocation, appelait les bénédictions du ciel sur sa propre personne et sur celle du Prophète. Cet usage s'est maintenu, mais en se modifiant légèrement : le souverain, qui était d'abord de plain-pied avec les fidèles, s'est placé au haut d'une chaire pour prononcer son invocation, puis il a souvent renoncé à la faire lui-même, laissant ce soin à un délégué appelé khâtib. Il est admis que l'on ne doit prononcer dans la khotba d'autre nom que celui du souverain spirituel de l'Islam, et le plus souvent cette règle a été suivie. Cependant, à diverses reprises, on a contrevenu à ce principe : tout prince musulman indépendant s'est cru autorisé à ne mentionner que son propre nom dans la khotba, et c'est même à ce signe qu'on a pu reconnaître qu'il se déclarait libre de tout lien de vassalité. Parfois, encore, le monarque ajoute son nom à celui du chef spirituel, dont il admet ainsi la suzeraineté nominale, tout en lui déniant une autorité réelle. Le droit de frapper monnaie et celui de se nommer dans la khotba ont toujours été considérés, en pays musulman, comme les attributs essentiels de l'autorité souveraine. (O. Houdas). | |