| Consus. - Une des très vieilles divinités romaines du monde souterrain, peut-être protecteur des silos, et en tout cas chargé de veiller à ce que le froid n’affecte pas les grains semés. Denis fait remonter son culte aux Arcadiens d'Évandre, et la tradition commune fixait au jour des consualia, qui tombaient en août, la date de l'enlèvement des Sabines. Le nom de ce dieu venait, dit-on, des conseils (a consiliis) qu'il avait donnés à Romulus en cette occasion. Mais, en réalité, il vaut bien mieux le regarder comme un ancien dieu de la terre et de l'agriculture, une sorte de Tellumo ou de Dis Pater, chez qui nous retrouvons le rite de l'autel souterrain. Ce qui appuie cette opinion, c'est la date de ces sacrifices et de ces fêtes, qui tombent, en partie au moment de la moisson, en partie au moment des semailles. Le nom viendrait alors, soit de condere, conditus (le dieu caché), soit de la racine indo-européenne su, d'où sero, consero. Consus serait alors comme Consivius et Ops Consivia, un dieu des semences; cette étymologie en ferait en même temps, par une analogie déjà observée, un dieu du mariage, et rattacherait parfaitement à lui la vieille légende de l'enlèvement des Sabines. Le vieil autel de Consus se trouvait à l'extrémité inférieure du Cirque de Tarquin, plus récent que lui. Recouvert ordinairement de terre, on le découvrait les jours des fêtes et des sacrifices, qui arrivaient trois fois par an et se célébraient sous la présidence des prêtres les plus considérés. On y sacrifiait le jour des nones de juillet, mais la fête du dieu tombait le 21 août. Le Flamine Quirinus et les Vestales y faisaient le sacrifice d'usage, tandis que les pontifes tenaient les courses du cirque, celles où l'on avait invité les Sabines. Enfin, le 16 décembre, on célébrait encore d'autres consualia, peu de jours avant les Saturnales. (L. Preller). | |