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Agate, pierre
quartzeuse, que les graveurs de l'Antiquité
ont souvent employée. Ils la nommaient achates, d'une rivière
de Sicile, sur les bords de laquelle on la trouvait; mais ils appliquaient
ce nom à des pierres de diverses couleurs, et se servaient, pour
les distinguer, des mots leucachates, cerachates, hoemachates, selon
qu'elles avaient une teinte de blanc, de cire ou de sang. Les dendrachates
étaient celles dans la pâte desquelles on remarquait des représentations
d'herbes ou d'arbres; de là le nom d'agates herborisées ou
arborisées. Certaines agates paraissent contenir des mousses
dans l'intérieur; on les appelle quelquefois pierres de mocha (du
saxon moch, mousse). Enfin, des agates dites figurées présentent
des images singulières; telle était celle de Pyrrhus,
qui, selon Pline, représentait naturellement
Apollon et les Muses.
Les différentes variétés
de l'agate (Calcédoine, Cornaline,
Prase, Sardoine, Sardonyx)
sont employées dans la gravure sur pierre, dans l'ornementation
des objets en pièces de rapport et de marqueterie; elles servent
aussi à faire des coupes, des vases, des tabatières, des
cachets, des chapelets, des boîtes, des salières, des manches
de couteaux et de fourchettes, etc. On voit de fort belles agates à
Florence, dans la coupole de St-Laurent, dite tombeau des Médicis.
On conserve à Paris le plus beau vase d'agate et le plus grand camée
que l'Antiquité nous ait légués : on les nomme coupe
ou vase des Ptolémées et agate
de la Ste-Chapelle; l'une fut donnée par Charles
III à l'abbaye de St-Denis, l'autre représente l'apothéose
d'Auguste, et non, comme on le crut longtemps,
le triomphe de Joseph.
Au Moyen âge,
on attribuait à l'agate ponctuée et veinée de plusieurs
couleurs la vertu de neutraliser les poisons et la morsure des reptiles,
de guérir et chasser les fièvres, de dissiper les contagions.
La symbolique en fit encore l'image du patriarche Issachar et de sa tribu,
dont la sainteté s'était conservée intacte au milieu
de populations prévaricatrices. (B.). |
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