| Le phonème aujourd'hui exprimé par la lettre G était noté dans l'ancien alphabet latin par C. Caius = Gaius. Dans toutes les inscriptions antérieures à la seconde moitié du IIe siècle de Rome, on voit le C employé dans tous les cas où l'orthographe postérieure met un G. Notre G dur était rendu par le signe K. A la longue cependant le C devint homophone du K et le remplaça presque partout. Mais le besoin en latin de la gutturale douce se fit sentir d'un caractère exprimant le son qui n'existait plus; on y pourvut par une légère modification dans la forme du C qui devint ainsi le G et représenta de nouveau l'articulation douce. - 1. Ms. anglo-saxon du VIe siècle. British Museum. 2. Ms. wisigothique du VIIe siècle. Bibl. nat. ms. lat. 2706. 3. Ms. wisigothique du VIIe siècle. St-Augustin. Bibl. nat. ms. lat. 2110. 4. Ms. wisigothique du VIIIe siècle. Sacramentaire de Gellone. 5. Ms. de la fin du VIIIe siècle. Ecriture française. 6. Ms. anglo-saxon du VIIIe siècle. British Museum. | 7. Ms. anglo-saxon du VIIIe siècle. Bibl. de Saint-Gall. 8. Ms. français de la fin du XIIIe siècle. Bibl. de Laon. 9. Ms. français du XIVe siècle. Bibl. de Soissons. 10. Lettre historiée du XIVe siècle. Ms. de Laon. 11. Gothique des livres de choeur, XVe siècle. Ms. du Mont-Cassin. 12. Bible de Wittenberg, XVIe siècle. | Les Romains ont attribué l'invention du G au grammairien Spurius Carvilius, affranchi de Sp. Carvilius Ruga, qui, en l'an de Rome 523, donna le premier exemple connu d'une répudiation. Mais, en réalité, les inscriptions nous font connaître des exemples antérieurs de près d'un siècle. On trouve le G dans l'épitaphe de Scipio Barbatus, consul en 436; on le retrouve sur l'as libral de Luceria, antérieur à 483. Il est vrai que d'autres inscriptions de la même époque ne connaissent que C et K. Il en faut conclure que cette lettre, inventée dès la première moitié, du Ve siècle de Rome, ne fut répandue qu'au siècle suivant, probablement grâce à l'enseignement de Sp. Carvilius qui passa plus tard pour l'inventeur. 1- Ecritures de la première période du Moyen âge.
L'ancienne forme du G capital a persisté pendant tout le Moyen âge dans les inscriptions et dans les majuscules de certains manuscrits; elle se retrouve aujourd'hui dans la forme capitale de la typographie. Le petit appendice ajouté au G pour le distinguer du C est tout à fait séparé du caractère dans certaines formes cursives; dans d'autres il prend un développement extraordinaire et c'est par lui que se feront toutes les transformations de la lettre que nous aurons à signaler. Dans la cursive antique de chancellerie, l'ancienne panse, qui constituait toute la lettre, n'est plus qu'une petite boucle ou même un trait, au-dessous duquel s'est développé en une longue queue l'appendice caractéristique du G. C'est de même cet appendice qui a donné un caractère particulier à la forme onciale du G, comme on le peut voir dans la figure 1; mais cette forme onciale se rencontre fréquemment aussi dans l'écriture capitale. 2- Ecritures gothiques.
Dans la semi-onciale, au contraire, dont le G est une des lettres caractéristiques, l'appendice a pris la même importance que dans les formes cursives, et, au-dessous d'un trait, seule survivance de l'ancienne panse ouverte à droite, il forme une panse ouverte dans le sens opposé. Ce caractère ressemble ainsi à un Z avec lequel on peut être parfois tenté de le confondre. Dans l'écriture minuscule, le g a toujours été une lettre à queue se prolongeant au-dessous de la ligne; elle est particulièrement longue dans la minuscule diplomatique. Elle s'est raccourcie au contraire dans la minuscule gothique, tandis que la boucle supérieure a repris plus d'importance. Nos tableaux permettent de juger les transformations subies par le G depuis le Moyen âge jusqu'à l'époque moderne. 3- Ecritures modernes.
Le G n'a pas eu dans les écritures dites nationales de formes bien caractéristiques; on y retrouve les formes capitale, onciale, minuscule et cursive des autres écritures. Quant aux lettres ornées, dont notre frontispice suffit à donner une idée, ce sont les formes capitales et onciales qui y ont prédominé. (GE). 2- Ecritures dites nationales.
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