| Vers léonin. - On désigne par cet adjectif des vers latins dont la dernière syllabe rime avec la césure. Les différents auteurs de prosodies ont beaucoup discuté sur le vers léonin. Selon les uns c'est une négligence, selon d'autres une élégance. Feletz a compté 924 vers léonins dans Virgile (sur 12 914 vers). En voici un exemple : Agricola incurvo terram molitur aratro. On admet, en général, que les poètes ne recherchaient pas, dans ce genre de vers, la consonance de l'hémistiche et du dernier pied, mais la relation simple de l'épithète et du substantif; en général, en effet, l'adjectif est placé au second pied et forme la césure, tandis que le substantif auquel il s'accorde est placé à la fin du vers : si l'adjectif est de la même déclinaison que le substantif, il s'accorde avec lui et rime; il s'agit probablement d'un accord grammatical, car les vers léonins où les mots qui riment ne sont pas un adjectif et un substantif sont très rares. Plus tard, surtout au Moyen âge, les vers léonins devinrent une recherche et une élégance très appréciées. Le moine de Fleury-sur-Loire, Raoul Tortaire, a composé en vers léonins les Miracles de saint Benoît. C'était aussi un moyen mnémotechnique pour se rappeler les sentences, les règles des couvents, les aphorismes médicaux tels que les préceptes de l'école de Salerne : Ut sis nocte levis, sit tibi coena brevis. | |