| Isaïe le Triste, un des romans de la Table ronde, composé sans doute après celui de Tristan auquel il fait suite. Le nom d'Isaïe le Triste rappelle ceux de sa mère Iseult et de son père Tristan. Confié après sa naissance aux soins, d'un saint ermite, Isaïe est protégé, au sortir de l'enfance, par quatre fées, dans lesquelles il est facile de reconnaître les quatre vertus morales, la Prudence, la Force, la Tempérance et la Justice. Ces fées lui donnent pour écuyer le nain Tronc, qui n'est autre qu'Obéron, condamné, pour quelques fautes qu'il a commises, à passer un certain temps sur la terre sous une laide enveloppe : Tronc sera fustigé et puni toutes les fois que son maître fera une sottise, et cette invention donne lieu à des scènes comiques fort originales. Isaïe se rend à la cour du roi Irion : après avoir séduit la fille de ce prince, Marthe, qui met au monde un fils nommé Marc, il part, avec l'idée de faire des chrétiens, mais fait périr sous ses coups beaucoup plus d'hommes qu'il n'en baptise. Il a couru déjà les aventures pendant plusieurs années, lorsque 50 000 Sarrasins, embarqués sur une flotte commandée par l'amiral de Perse, descendent en Grande-Bretagne. Marc taille en pièces le corps d'Infidèles qui reste près de la flotte pour la garder; Isaïe délivre de l'invasion le royaume d'Irion, puis il épouse Marthe, et Tronc reprend sa forme et sa qualité d'Obéron. | |