| Fécondité, par Emile Zola (1899). - C'est le premier volume d'une sorte de tétralogie qui a pour titre les Quatre Evangiles. L'auteur y combat la fraude dans le mariage, qui a pour conséquences non seulement la dépopulation, mais aussi la corruption sociale. D'un côté, quatre ou cinq ménages qui, par vanité, par ambition, par amour du plaisir, se dérobent aux lois de la nature, n'ont qu'un enfant, ou n'en ont même pas du tout ; de l'autre, Mathieu Froment et sa femme Marianne, deux êtres vaillants et courageux, qui, croissant et multipliant selon la parole de l'Ecriture, créent à chaque nouvel enfant son lot de subsistance et son héritage sur la terre. Tandis que les premiers sont victimes de leurs calculs égoïstes, Mathieu et Marianne fondent une sorte de royaume, dans lequel fleurit leur famille; ils se glorifient à juste titre d'avoir contribué pour leur bonne part au progrès du genre humain, car la fécondité est la mère de la civilisation, et c'est là l'idée générale à laquelle Zola a subordonné toute son oeuvre. A des scènes d'une crudité toute médicale Zola oppose toute une série de fraîches peintures, où la réalité la plus familière s'illumine de poésie. Fécondité, comme le dit lui-même l'auteur, est moins un roman qu'une sorte de poème symbolique. | |